Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 5 avril 2016 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Nous avons le plaisir de recevoir à nouveau le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, qui vient très régulièrement devant la commission. Nous allons consacrer cette audition à la crise migratoire et en particulier à la situation à Calais.

Vous souhaitez, monsieur le ministre, que nous commencions par la projection d'un film présentant l'action de l'État. Je suis d'avis que ce sera très utile pour l'information de nos collègues car, si nous nous sommes rendus sur place, le 17 mars dernier, avec Jean-Marc Germain et Marie-Louise Faure, ce n'est pas le cas de tous les membres de la commission. Nous avons fait ce déplacement au nom du groupe de travail sur les migrations, constitué il y a plusieurs mois – et qui, en dehors de vous-même, a déjà entendu de nombreux responsables du ministère de l'intérieur –, et nous avons pu constater sur place la compétence, l'engagement des services de l'État – nous avons été très bien reçus par le sous-préfet et par le directeur départemental de la police aux frontières (PAF) qui nous a accompagnés au long de toute une partie de cette visite –, mais également l'implication des associations et en particulier celle de La vie active et de son directeur.

Nous avons pu mesurer par ailleurs l'ampleur des investissements réalisés par l'État, qu'il s'agisse des travaux impressionnants de sécurisation des infrastructures à proximité du site d'Eurotunnel, du port de Calais, du camp de la Lande pour prévenir les passages vers le Royaume-Uni et, d'autre part, pour installer un centre d'accueil provisoire, (CAP) qui dispose de 1 500 places, et un centre d'accueil de jour, le centre Jules-Ferry, tous deux gérés par l'association La vie active.

Ce que nous avons vu m'a paru assez éloigné de ce qu'on a pu lire ou entendre ici ou là sur les efforts qui sont faits non seulement sur le plan humanitaire mais aussi concernant la sécurité.

Nous étions sur place à la fin des opérations de démantèlement de ce qu'on appelle la zone sud et nous avons visité une partie de la zone nord. Aussi souhaitons-nous connaître, monsieur le ministre, vos intentions sur la partie nord : est-il également prévu de démanteler les campements qui s'y sont installés en dehors des centres d'accueil ?

Notre deuxième grand sujet de préoccupation concerne les mineurs présents sur la Lande. Nos interlocuteurs ont évoqué des projets d'accompagnement spécifiques, avec notamment la mise à disposition d'enseignants et la création de quartiers séparés au centre d'accueil provisoire, sachant qu'il existe déjà des hébergements séparés pour les femmes. Où en sommes-nous sur le sujet ?

La coopération avec les autorités britanniques constitue le troisième grand sujet que nous souhaitons aborder. Il s'agit d'un enjeu essentiel. On nous a dit que, l'an dernier, le Royaume-Uni avait contribué à hauteur de 82 millions d'euros pour les travaux de sécurisation des infrastructures et des dépenses liées à la prise en charge des migrants. Lors du sommet franco-britannique d'Amiens, une contribution supplémentaire de 22 millions d'euros a été annoncée pour 2016.

Reste la question très douloureuse des mineurs non accompagnés qui sont très nombreux : quelque 300 selon les associations – chiffre impressionnant. Quand nous avons reçu l'ambassadeur britannique, il a évoqué le cas d'une trentaine d'enfants reçus au Royaume-Uni – ce qui ne représente que 10 % du total. Pouvez-vous nous indiquer comment la coopération avance sur ce sujet très sensible ?

Nous avons transformé le groupe de travail sur l'immigration en mission d'information et si nous ignorons encore qui la présidera, nous savons en revanche que Jean-Marc Germain en sera le rapporteur.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion