Intervention de Jean-Marc Germain

Réunion du 5 avril 2016 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain :

J'ai eu l'occasion de me rendre à Calais en compagnie de la présidente, elle vient de le rappeler, mais j'étais déjà allé sur place à l'invitation du Secours catholique, un mois auparavant, à savoir avant l'évacuation de la zone sud.

Ce que vous avez exposé, monsieur le ministre, correspond assez bien à ce qui nous a été dit par les associations : les choses, depuis quelques mois, ont vraiment été prises à bras-le-corps et d'une manière cohérente. Le fait que la plupart des réfugiés restent dans les CAO qu'ils ont été convaincus de rejoindre marque un progrès énorme par rapport à la situation antérieure où certains étaient placés dans des centres de rétention. J'ai d'ailleurs pu, à un mois et demi d'intervalle, mesurer combien le travail pédagogique était efficace puisque les réfugiés acceptaient beaucoup plus l'idée que demander l'asile en France pouvait être une étape positive, pour eux et pour leur famille, à défaut d'être une solution définitive. J'ai moi aussi entendu dire que l'action des services de l'État était perçue à la fois comme ferme, sous-tendue par la stratégie que vous avez rappelée, mais aussi soucieuse d'humanité avec la volonté d'améliorer les conditions de vie des migrants. Aussi, entre les images qu'on peut voir dans les grands journaux télévisés et la réalité qu'on peut constater sur place, y a-t-il pour le moins un écart. La situation s'est considérablement améliorée, qu'il s'agisse des conditions de prise en charge alimentaire, sanitaire ou sociale – il y a dans ce camp des restaurants, une école…

Vous avez évoqué la question du démantèlement des filières. Il nous a été dit sur place qu'il était difficile de remonter les réseaux. Avez-vous des informations sur la nature de ces filières : sont-elles « artisanales » ou bien y a-t-il des commanditaires dans les différents pays d'origine, je pense à l'Afghanistan, à l'Érythrée, au Soudan, ou dans les pays de transit comme ceux de l'ex-Yougoslavie ?

Ensuite, je comprends que votre volonté est de limiter l'accueil au CAP qui permet de regrouper 1 500 migrants – sachant qu'alentour quelque 2 000 personnes vivent dans des hébergements provisoires. Envisagez-vous et, si oui, comment, la réduction du nombre de réfugiés de 3 500 à 1 500 ? Une capacité d'accueil de 1 500 places vous paraît-elle compatible avec les flux d'arrivées et le avec le temps nécessaire pour convaincre les migrants de rejoindre d'autres destinations ?

Enfin, quel est votre avis sur l'accord entre l'UE et la Turquie et sur sa mise en oeuvre ? La France envisage-t-elle à court terme des relocalisations depuis la Turquie en vertu du principe selon lequel un Syrien ou un réfugié raccompagné depuis la Grèce vers la Turquie implique qu'un réfugié rejoigne l'UE ?

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