Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 5 avril 2016 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Vos informations sont bienvenues, monsieur le ministre car, vous l'avez souligné, elles ne correspondent pas du tout à ce que nous entendons. Du fait du recours à la désinformation, à la manipulation, à l'émotion, les événements se retrouvent déformés. Je dois vous dire que si j'avais vu le film qui vient d'être projeté sans vous écouter, j'aurais conclu à l'intox. J'aurais pensé à ce qui deviendrait le service d'informations et de relations publiques des armées (SIRPA), quand il montrait les photos de la « pacification » en Algérie. Dès lors, monsieur le ministre, soit vous êtes un mauvais communicant, soit vous n'intervenez pas suffisamment, parce que ce que vous venez de nous dire, la France mériterait de l'entendre. Ne laissez pas la parole aux seules chaînes d'information continue qui jouent sur l'émotion, j'y insiste, pour faire du spectacle et qui ainsi, indirectement, dénigrent l'action de l'État. C'est le seul conseil que je puis vous donner si toutefois vous acceptez les conseils.

Par ailleurs, il y a Calais, certes ; mais, quand j'étais jeune, nous passions également par Le Havre, par Boulogne pour aller au Royaume-Uni. Aussi, existe-t-il d'autres filières ?

Autre question : pouvez-vous nous donner le nombre de policiers et de gendarmes mobilisés en permanence, le nombre de fonctionnaires et le nombre d'associations caritatives qui se trouvent sur le terrain ?

Vous avez indiqué que nous étions passés de 6 000 à 3 500 migrants. Mais vous avez également précisé que les passeurs demandaient 10 000 à 15 000 euros à chaque migrant : cette somme est énorme ! Quand il s'agit d'émigration économique, les sommes ne sont pas celles-ci et pourtant elles sont le fruit de la collecte de tout un village, ce qui du reste condamne celui qui part à ne pas pouvoir revenir s'il n'a pas rempli sa tâche. Expliquez-nous, dès lors, comment on peut trouver 10 000 à 15 000 euros – les migrants en question disposaient-ils de moyens importants dans leur pays d'origine ?

Enfin, je me réjouis que le Royaume-Uni paie enfin. La commission a reçu plusieurs de vos collègues avec lesquels nous avons évoqué la question et nous leur avons fait part de notre indignation de ce que le Royaume-Uni sous-traitait à la France la garde des frontières tout en se désintéressant totalement de ce qui pouvait se faire et tout en nous donnant des leçons.

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