Intervention de Jean Glavany

Réunion du 5 avril 2016 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

Merci, monsieur le ministre, pour cette précision, cette rigueur qui vous caractérisent. Puisque vous avez fait allusion au dispositif Frontex et à la mise en place de gardes-côtes, pourriez-vous, en passant, relayer auprès du Gouvernement une vieille revendication consistant à installer des gardes-côtes en France car il n'y en a pas ! Chaque administration a en effet ses propres bateaux : la gendarmerie, les affaires maritimes, les douanes, la marine nationale, la société de sauvetage en mer… Il s'agirait donc de mettre un terme à un grand gâchis de moyens publics, et d'ainsi pouvoir montrer l'exemple à l'Europe entière.

Je suis par ailleurs vraiment heureux de vous avoir entendu évoquer les accords du Touquet en ces termes. Refusant de croire qu'un accord bilatéral ait pu être aussi mal négocié, j'étais persuadé qu'existaient des clauses secrètes qu'on ne voulait pas nous dévoiler, au point que j'ai même interrogé l'ambassadeur du Royaume-Uni récemment sur ce point. Vous admettez donc que cet accord était léonin et, de fait, vous avez obtenu une renégociation. Vous mettez donc fin à cette interrogation qui m'a beaucoup tourmenté.

Je souhaite enfin vous interroger sur le phénomène d'aimantation des migrants vers Calais et le Royaume-Uni. Dans le cadre de votre politique de répartition des réfugiés de Calais sur l'ensemble du territoire national, nous avons vu arriver à Tarbes, sous l'égide de la préfecture, une vingtaine de Bidounes – à savoir de sans-papiers koweïtiens. En compagnie de la préfète, d'un interprète et de Pascal Brice, directeur général de l'OFPRA, qui a pris la peine de venir sur place, j'ai essayé de convaincre ces Bidounes de demander l'asile. Or, une semaine plus tard, dix-sept étaient repartis à Calais. J'ai bien noté les chiffres que vous avez donnés et qui montrent une sensible augmentation du nombre de demandeurs d'asile – 1 500 aujourd'hui contre 300 en 2014 –, chiffres que je ne remets pas en cause, mais il faut dans le même temps tenir compte du fait que le nombre de réfugiés a singulièrement augmenté…

J'ai pu personnellement mesurer les énormes efforts faits par l'OFPRA et les services de l'État pour inciter les réfugiés à demander l'asile en France, en leur indiquant qu'il s'agissait d'une étape nécessaire pour éviter de vivre dans le cloaque de Calais ou, pire, de mourir dans le Tunnel sous la Manche. Reste que, j'y insiste, le phénomène d'aimantation vers le Royaume-Uni m'est apparu insurmontable.

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