Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 27 avril 2016 à 16h45
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

Je vous remercie d'avoir accepté notre invitation et je suis heureux de vous accueillir aujourd'hui pour la première fois dans notre commission à l'Assemblée nationale. L'aide humanitaire et la gestion des crises occupent depuis quelques années une large place dans nos réunions.

L'Europe est aujourd'hui cernée par les crises, en particulier dans son voisinage proche. À l'Est, malgré les accords de Minsk, rien n'est réglé en Ukraine ; au sud, la Libye a sombré dans la violence, le terrorisme frappe l'Afrique de l'Ouest, les populations au Yémen, en Erythrée, en Somalie, en République centrafricaine ou encore au Soudan sont particulièrement exposées. Enfin, au Moyen-Orient, il est inutile de rappeler le drame que vivent les Syriens et les Irakiens, confrontés chaque jour aux horreurs de la guerre. Ces crises ont évidemment des conséquences tragiques qui s'observent au niveau européen : déplacements de population, malnutrition, manque d'accès au soin, épidémies, mais aussi enfants perdus…

Aux crises liées à la guerre et au terrorisme s'ajoutent malheureusement les catastrophes naturelles ou encore le virus Ebola, dont les conséquences sont aussi tragiques pour les pays et les populations concernés. Nous savons aussi que les conséquences du changement climatique pèsent de plus en plus lourd en termes humanitaires, à travers sécheresses, inondations, phénomènes climatiques extrêmes, incendies de forêts, notamment sur le sol même de l'Union.

En un mot, vous croulez, monsieur le commissaire, sous les priorités. J'aimerais donc profiter de votre présence parmi nous pour que vous nous dressiez le bilan, aujourd'hui, de votre action et de l'action européenne en matière d'aide humanitaire et de gestion de crise à l'extérieur de l'Europe, mais aussi au sein de l'Union, en intégrant la dimension protection civile.

J'observe d'ailleurs que l'action de l'Europe en matière d'aide humanitaire et de gestion des crises est souvent mal connue, alors qu'elle est tout à fait importante et essentielle. Quelles sont les principales missions qui vous sont assignées ? Quel est son champ géographique exact ?

Quel regard portez-vous, après bientôt près de deux ans en responsabilité de commissaire, sur les succès que cette politique a rencontrés, les limites auxquelles elle se heurte, et vos priorités d'action pour l'avenir ?

Votre action est au centre d'un réseau dense de partenariats multiples, avec l'action des États membres, en matière de protection civile et d'aide humanitaire, avec les organisations des Nations unies, avec les organisations non gouvernementales (ONG).

Au sein même de la Commission, vous agissez en lien direct avec les autres commissaires concernées par les politiques dont vous avez la charge, notamment la Haute représentante, le commissaire chargé des migrations, celui qui a la responsabilité du développement et de la coopération.

Nous serons heureux de vous entendre sur la répartition des rôles au sein de cet enchevêtrement complexe.

Depuis quelques mois, il est frappant de constater que les conséquences des crises ne se limitent plus aux pays dans lesquelles elles surviennent mais affectent de plus en plus directement l'Union européenne sur son sol.

La guerre en Syrie a en effet poussé vers l'Europe des centaines de milliers de réfugiés qui, à la suite de la fermeture de la route des Balkans, se retrouvent désormais bloqués en Grèce dans des conditions sanitaires déplorables, malgré les efforts du peuple grec et de nombreuses ONG pour les accueillir dans la dignité.

De quel oeil voyez-vous les propositions qui ont été récemment formulées ? Est-ce que l'aide est suffisante par rapport à la Grèce ? Est-ce que ce qui a été négocié avec la Turquie vous paraît être de bon aloi ? Quels sont les points positifs à souligner, mais aussi les éventuelles limites de l'accord trouvé ? Enfin, certaines ONG craignent que les fonds dévolus à la Grèce en général, mais aussi plus particulièrement à celles d'entre elles qui sont situées dans le pays, soient amputés encore en 2016, et plus encore les années suivantes, de sorte qu'il n'y ait plus de ressources nécessaires pour gérer d'autres crises à l'extérieur de l'Europe.

L'on voit bien qu'en Italie, le sujet monte à nouveau, du fait du passage migratoire par la Libye. Pouvez-vous nous préciser, en dernier ressort, l'évolution que vous voyez à moyen terme dans toutes ces crises ?

Nous serions également heureux que vous puissiez nous préciser l'évolution du rôle de l'agence ECHO, et les décisions adoptées pour la mise en place d'un mécanisme d'aide d'urgence aux pays de l'Union. Peut-être pourrons-nous relayer ces priorités.

Enfin, il serait intéressant que vous puissiez nous préciser les missions confiées au Corps médical européen, qui a été mis en place au début de cette année. Il reste encore trop méconnu.

Je vous remercie par avance pour vos réponses et, à nouveau, pour votre présence parmi nous aujourd'hui.

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