Intervention de Christos Stylianides

Réunion du 27 avril 2016 à 16h45
Commission des affaires européennes

Christos Stylianides, commissaire européen en charge de l'aide humanitaire et de la gestion des crises :

Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je suis très heureux de me trouver ici devant vous, élus de l'Assemblée nationale.

Je tiens à remercier la commission des affaires européennes pour son invitation, et vous-même tout particulièrement, madame la présidente. Ayant été moi-même parlementaire, c'est toujours un plaisir pour moi de me retrouver parmi mes collègues. Le rôle des parlements nationaux est primordial. Vos points de vue, vos idées et vos propositions sont non seulement importantes, mais indispensables.

Ce n'est qu'en nouant le dialogue avec les parlements nationaux que nous pouvons rapprocher les institutions européennes et nos sociétés. Nous atteindrons ainsi nos projets communs européens.

Nous devons trouver le moyen de faire en sorte que l'intérêt général européen cesse d'apparaître différent intérêts nationaux. Notre objectif commun est de rendre impensable, pour un pays qui poursuit ses propres intérêts nationaux, d'envisager son avenir sans l'Europe.

Je voudrais exprimer ici ma profonde gratitude pour le rôle que la France a joué non seulement comme architecte du projet européen, mais aussi comme force motrice et comme source d'inspiration pour les autres pays européens. L'idéal européen est remis en question. Les Européens eux-mêmes remettent en question le projet européen ; ils ont des doutes. Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons entendre la voix des pères fondateurs de l'Europe. Je pense ici en particulier à la France et à l'Allemagne.

Dans mon intervention d'aujourd'hui, j'aborderai quatre sujets, en répondant aux questions que vous avez posées.

Premièrement, je partagerai avec vous ma vision de la question humanitaire dans son ensemble, à l'échelle mondiale. Deuxièmement, je parlerai de la réponse de l'Europe à la crise des réfugiés, en mettant l'accent sur l'action d'ECHO et des activités menées au sein de la Commission. Troisièmement, je voudrais suggérer des pistes pour essayer de relever les défis qui sont devant nous. Quatrièmement, je vous expliquerai quels rapports ces questions entretiennent avec le Sommet humanitaire mondial qui se tiendra à Istanbul le mois prochain.

Nous assistons à davantage de crises que par le passé, à davantage de catastrophes et, partant, les besoins qui en découlent augmentent. Les défis auxquels nous faisons face sont tout simplement sans précédent.

Telle est la réalité que j'observe lorsque je me rends sur le terrain. Je me suis rendu dans de nombreux pays, au Moyen Orient, en Afrique, en Syrie. J'ai vu les conséquences de la récente catastrophe naturelle au Népal. Jamais par le passé, dans l'histoire universelle, ce monde n'a été plus connecté qu'aujourd'hui.

Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder autour de soi, que l'on soit au Moyen Orient, dans la ceinture de crise en Afrique, ou que l'on observe les crises d'échelle mondiale, telles que la crise des réfugiés, El Niño ou encore Ebola.

Toutes ces crises sont, d'une manière ou d'une autre, liées. Et elles nous affectent tous. Ceux qui arguent que l'isolation et l'érection de murailles ou de clôtures nous protégeront sont simplement naïfs. Une conclusion est déjà absolument sûre : nous ne pouvons pas continuer le train-train habituel.

La vérité tragique est que la crise syrienne n'est pas la seule crise des réfugiés à laquelle le monde est confronté aujourd'hui. Elle n'est que la pointe émergée d'un iceberg énorme et qui ne cesse de croître. Près de 86 % des réfugiés mondiaux vivent dans des pays en développement ; la plupart d'entre eux n'attirent que très peu l'attention des média. Je parle d'un grand nombre de crises, dont l'existence est tout simplement acceptée telle quelle.

Outre les déplacements causés par les conflits de longue durée, le changement climatique et El Niño font ressurgir une menace accrue de la faim. Les Nations unies prévoient qu'au moins 87 millions de personnes auront besoin d'aide humanitaire cette année. C'est la première fois dans l'Histoire que ce chiffre est atteint.

Ces crises sont un test de résistance majeur pour nous tous, institutions européennes et États membres. C'est le moment de montrer du leadership politique, rendons-nous-en compte.

En nous tournant vers la crise des réfugiés ou plutôt, devrais-je dire, vers les nombreuses crises des réfugiés, nous savons tous qu'il s'agit d'un sujet déterminant pour l'Europe. Il ne s'agit pas simplement d'une crise européenne. C'est une crise mondiale qui nécessite une réponse internationale. Lors de sa visite à Londres, le président Obama a évoqué le sujet en insistant sur cette nécessité d'une réponse mondiale. Moi qui ai étudié à l'université de Yale, je me rends compte qu'il ne s'agit pas d'une crise européenne, mais d'une crise mondiale.

Comme Européens, parce que nous acceptons la répartition du fardeau entre nous, nous pouvons ensuite en défendre l'idée à l'échelle mondiale. La manière dont nous agissons aujourd'hui déterminera comment l'Histoire jugera nos actions demain.

Les réfugiés continueront de fuir les conflits et d'arriver en Europe et dans les pays voisins, à cause de la crise syrienne qui ne trouve pas de solution, de la Libye qui est au bord du gouffre, de la persistance des crises en Afrique. Il n'y a aucun doute que le nombre des réfugiés va continuer de croître, en Europe et hors d'Europe.

Ériger de nouvelles barrières et dénier aux réfugiés un abri temporaire est contraire à l'essence même de l'Europe. Plus encore, ce genre d'attitude ne résoudra pas la crise et ne soulagera pas la pression sur nos concitoyens, au contraire. Elle ne fera que conduire à une Europe fondée sur la peur et sur l'isolement.

Personne ne nie que la crise mette une pression énorme sur les sociétés européennes. Il est vrai que l'impact de la crise des réfugiés a été initialement sous-estimé, mais pas seulement en Europe, toutefois. Depuis lors, nous avons tiré les leçons de l'expérience et nous agissons sur cette base. Il ne faut pas se tromper : l'Europe entreprend beaucoup pour faire face à la crise.

L'Union européenne a pris d'importantes mesures. Nous avons alloué les plus grands montants d'aide humanitaire. Si nous entendons les critiques, il faut cependant aussi voir les faits, à commencer par l'adoption du plan d'action Union européenne-Turquie et l'affectation de fonds à travers la facilité pour les réfugiés de Turquie.

Il y a beaucoup de controverses à ce sujet, mais la participation de la Turquie et notre coopération avec elle est un élément indispensable de notre effort pour affronter la crise des réfugiés. Comme Chypriote, je sais que des discussions avec les Turcs peuvent durer, mais je suis un homme politique pragmatique. C'est pourquoi je pense que, quels que soient les obstacles et leur nombre, il faut d'abord voir comment les surmonter. Sans la Turquie, il n'y a pas de solution.

L'accord que nous avons passé avec la Turquie n'était pas un accord facile à conclure. Mais il a marqué une étape importante. C'est dans l'intérêt de chacun qu'il réussisse. Ils ont besoin de nous comme nous avons besoin d'eux. Car l'accord fournit un cadre solide pour une gestion efficace de l'afflux de réfugiés. Dans le même temps, nous fournissons cette aide humanitaire en Turquie aux réfugiés. Le premier montant de 90 millions d'euros a maintenant été engagé par le biais de différents partenaires. Un second montant de 75 millions d'euros sera engagé à la mi-juillet. Cela produit un impact tangible sur la vie des réfugiés dans ce pays.

Je veux être clair, cependant : ce financement est prévu pour soutenir les réfugiés en Turquie. Ce n'est pas un financement pour la Turquie, c'est très clair. Les autorités turques ont accepté le fait que l'aide humanitaire passe par nos partenaires, les ONG, non par des canaux nationaux ou des canaux d'État.

Notre seconde action majeure est l'établissement d'un nouvel instrument d'urgence au sein de l'Union européenne pour fournir de l'aide humanitaire et alléger la pression sur les États membres débordés. Cela aurait été impensable il y a seulement cinq ans. Auparavant, il n'était pas possible, comme commissaire à l'aide humanitaire, d'intervenir sur le territoire de l'Union européenne. Grâce à ce nouvel instrument, nous avons désormais la possibilité de le faire. À l'heure actuelle, la Grèce y est désormais éligible, comme seul État membre, compte tenu des conditions actuelles. Car, avec le nouveau règlement, nous avons mis en place des conditions préalables spécifiques. Il s'agit de bien sélectionner les États membres qui bénéficieront de l'assistance.

Cette action montre clairement l'engagement de la Commission européenne en faveur des États membre, comme sa volonté venir en aide à ceux qui sont sous une pression énorme et qui peinent à surmonter cette crise des réfugiés.

Un montant de 700 millions d'euros a été alloué pour les trois prochaines années. J'attire votre attention sur le fait qu'ils n'ont pas été imputés sur le budget humanitaire hors Union européenne : il s'agit de deux budgets différents. La semaine dernière, je me suis rendu à Athènes pour lancer les premiers projets financés par le nouvel instrument.

Je puis vous dire avec certitude que la pression qui s'exerce sur la Grèce est énorme, car elle accueille plus de 50 000 réfugiés et migrants. Les Grecs ont fait preuve d'une grande maturité et d'une grande générosité. On le voit à Lesbos ou dans d'autres îles, mais aussi à Idomeni. C'est un exemple dont nous devrions tous nous inspirer. Ces gens garantissent notre identité morale.

Le financement seul ne suffit pas pour régler ce genre de crise. Comme je le dis toujours, les problèmes humanitaires exigent des solutions politiques. C'est particulièrement vrai pour une crise comme celle que nous connaissons en Syrie, crise d'ampleur gigantesque. Elle constitue une menace mondiale, et pas seulement sur le plan humanitaire. Ceux qui sont en face de nous en appellent à un affrontement de civilisations : nous devons lutter contre ces idéologies et cette manière de raconter les choses. Ne nous laissons pas sinon marginaliser sur ce plan historique. La lutte contre l'État islamique recouvre des défis qui vont bien au-delà du plan humanitaire.

En Syrie, plus de quatorze millions de gens ont besoin d'assistance humanitaire. C'est un phénomène massif et catastrophique. Le cessez-le-feu est fragile et il est soumis à de nombreuses pressions au quotidien. Les besoins ne cessent d'augmenter. L'accès à toutes les régions, en vue de distribuer l'aide humanitaire vitale, n'est pas encore possible.

Cela ne fait pas de doute : si nous ne parvenons pas à aider ces gens, ils deviendront les réfugiés de demain. Telle est la réalité. Depuis le début de la crise, l'Union européenne a affecté six milliards d'euros à l'aide humanitaire, au développement et à la stabilisation.

À la conférence de Londres sur la crise en Syrie, en février dernier, l'Union européenne a été le principal donateur, en apportant plus de deux milliards d'euros sur la période 2016-2017. Nous avons la capacité d'agir à l'échelle mondiale. Il faut qu'il soit possible de voir des résultats concrets sur le terrain.

Mais ce dont nous avons le plus besoin, c'est de solutions politiques. L'Union européenne soutient pleinement les efforts de l'envoyé des Nations unies Staffan de Mistura. Et nous sommes activement engagés dans le groupe de soutien international à la Syrie.

Notre engagement en Syrie doit aller de pair avec un engagement comparable en Iraq. Les besoins humanitaires y sont énormes, puisqu'ils concernent dix millions de personnes. Souvenons-nous que l'Irak est le troisième pays d'origine s'agissant des arrivées en Europe. Là aussi, l'Union européenne mène la réponse humanitaire. Rien que l'an dernier, nous avons attribué plus de 105 millions d'euros.

Je me suis d'ailleurs rendu à Téhéran il y a dix jours en compagnie de ma collègue Federica Mogherini, Haute-représentante pour les affaires étrangères. J'y ai annoncé une augmentation de l'aide humanitaire de l'Union européenne pour les trois millions de réfugiés afghans en Iran.

Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), un grand nombre des Afghans qui se trouvent à présent dans l'Union européenne ont séjourné auparavant en Iran. Voici un autre exemple qui témoigne de la nature mondiale et interconnectée de la crise des réfugiés, comme de l'approche d'ensemble qu'adopte l'Union européenne pour la gérer.

Dans ce contexte, il est indispensable que nous maintenions l'engagement de l'Union européenne. Il en relève de notre devoir moral. C'est une question de crédibilité. Ce faisant, nous devons chercher des solutions durables. L'action humanitaire ne saurait être un substitut pour des besoins de développement à long terme.

À mesure que les crises deviennent plus fréquentes, il convient de faire preuve de davantage de résilience. Cela recouvre plusieurs choses. D'abord, la résilience doit être notre objectif commun en vue de bâtir une société plus participative et plus stable. Nous ne fournissons pas notre aide pour des questions de philanthropie. Nous la fournissons pour venir en aide aux communautés et aux populations, de sorte qu'elles deviennent plus résilientes. Cela fait partie de notre cadre moral.

Un excellent exemple en est l'instruction, scolaire et non scolaire, dans les situations d'urgence. Il s'agit, pour ainsi dire, d'une obsession pour moi, en tout état de cause de l'une de mes priorités comme commissaire à l'aide humanitaire et à la gestion des crises.

Dans toute crise, les premières victimes sont toujours les enfants. Leur protection doit être notre première priorité. Nous devons nous assurer qu'ils reçoivent une bonne éducation, quelles que soient les circonstances. C'est pour nous une obligation morale.

Trente-sept millions d'enfants demeurent à ce jour éloignés des écoles dans les régions affectées par les crises. Nous sommes tous d'accord sur un point, à savoir que chaque enfant a le droit à une éducation, parce que l'éducation est le fondement de tout le reste. L'éducation protège les enfants et les empêche de devenir la proie d'organisations terroristes et criminelles, comme je l'ai vu à Zaatari en Jordanie.

J'ai récemment annoncé que nous augmenterons le financement des projets d'éducation, pour les porter de 1 % à 4 % du budget de l'aide humanitaire. Nous travaillerons dans quarante-deux pays, en cherchant à y atteindre 2,3 millions d'enfants dans la nécessité.

Lorsque j'étais à New York la semaine dernière, j'ai vu que ces initiatives étaient mises au premier plan. Aussi allons-nous lancer un fonds spécial pour traiter cette question. En second lieu, le souci de la résilience nous conduit à travailler sur la prévention et sur la préparation. Il est vital de réduire les risques pour mieux s'attaquer à la résolution des problèmes lorsqu'une catastrophe frappe. Prenons l'exemple de l'impact dévastateur d'El Niño sur de vastes régions de l'Afrique.

Je suis revenu d'Éthiopie il a y tout juste quelques semaines. Je peux vous dire qu'El Niño y a causé de graves dommages. L'insécurité alimentaire y affecte maintenant vingt millions de personnes. C'est pourquoi, en début de semaine, la Commission a annoncé son intention de mobiliser plus de 400 millions d'euros pour répondre aux besoins immédiats de la population affectée par l'aggravation de la situation humanitaire, en traitant à la racine les causes de fragilité et de vulnérabilité.

L'année dernière, le monde s'est entendu sur le cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes. C'était une étape majeure pour faire avancer les priorités mondiales en matière de gestion des risques de catastrophe. Dans les semaines qui viennent, la Commission adoptera le plan d'action relatif à la mise en oeuvre des priorités adoptées à Sendai. C'est important, car il faut passer des mots à l'action, en mettant en oeuvre nos paroles.

Troisièmement, la résilience est une question de solidarité. Aucun pays, à lui seul, ne peut être entièrement préparé à toutes les sortes de catastrophes. Telle était l'une des idées qui ont inspiré l'établissement du mécanisme européen de protection civile, il y a plus d'une décennie. Depuis lors, les États membres ont coopéré avec succès pour fournir de l'assistance aux pays dépassés par une catastrophe.

La France est l'un des piliers du mécanisme. Je me suis rendu dans le Midi, près de Nîmes, avec votre ministre de l'Intérieur et j'ai pu observer les importantes initiatives prises. La France fut l'un des meilleurs piliers pour créer cet instrument.

Je prendrai pour dernier exemple le lancement récent du Corps médical européen, qui trouve son origine dans une proposition conjointe de la France et de l'Allemagne. Il montre que nous avons tiré les principales leçons de la crise Ebola. Lors de cette crise, j'ai assisté au déploiement rapide d'équipes médicales. Je me suis alors entretenu avec les ministres des affaires étrangères allemand et français, MM. Frank-Walter Steinmeier et Laurent Fabius. Grâce à leur impulsion, nous avons pu lancer ce mécanisme particulièrement efficace pour répondre à la prochaine épidémie. Qu'ils en soient remerciés.

Dans ce contexte – et ce sera mon dernier point – , le Sommet humanitaire mondial qui se tiendra à Istanbul dans quatre semaines offrira une occasion unique aux acteurs humanitaires de repenser le système. Ce sommet a besoin de devenir un catalyseur de l'action politique pour prévenir et résoudre les conflits.

Aujourd'hui, grâce au soutien fort de la France, nous avons un engagement européen commun pour mettre tout en oeuvre afin d'amener une transformation décisive du système humanitaire international. Nous en avons besoin, car les circonstances ont changé depuis sa création. Ce que nous voulons, c'est un système humanitaire plus efficace, des agences humanitaires qui coopèrent mieux les unes avec les autres – car des chevauchements s'observent encore trop souvent –, des donateurs qui prennent leurs responsabilités et un engagement véritable du secteur privé au profit de l'aide humanitaire.

Il est crucial que nous défendions et que nous promouvions le droit humanitaire international, qui est soumis aujourd'hui à une pression immense et soumis à très rude épreuve. Pour tous les acteurs, en Afrique, en Syrie ou ailleurs, le respect du droit international doit jouer un rôle très important. Pour que le sommet soit une réussite, nous avons besoin de réels engagements politiques. Il risque de ne constituer sinon qu'un événement marginal, sans attirer l'attention des médias. En ce cas, il ne sera pas possible de mettre en relief l'importance de cet événement pour présenter nos idées.

Or le sommet ne doit pas être une fin en soi. Il marquera le commencement du travail de mise en oeuvre des engagements que nous avons pris. Personnellement, j'ai plaidé avec insistance en faveur d'une déclaration politique. Mais, pour de nombreuses raisons, il ne sera pas possible d'atteindre cette fois à cette ambition. Ce nonobstant, nous continuons d'avoir besoin d'un engagement politique en faveur du droit international.

Une fois encore, je tiens à vous remercier pour votre invitation. J'attends avec impatience d'entendre votre point de vue, vos critiques ou vos suggestions. Faisons en sorte que cette réunion constitue un vrai remue-méninge, qu'elle soit vraiment efficace.

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