Intervention de Pierre Lequiller

Réunion du 27 avril 2016 à 16h45
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lequiller :

Je tiens vraiment à vous remercier, monsieur le commissaire. Alors que nous n'entendons parfois que des chiffres ou des listes de mesure, l'on parle trop peu des hommes, des femmes et des enfants qui souffrent. L'Union européenne fait beaucoup, soulignons-le, même si ce n'est probablement pas assez. Il faut aller plus loin et plus fort.

Vous avez évoqué l'Afrique. Ne croyez-vous qu'il y aurait sur le continent un plan Marshall à mettre en place ? À long terme, la situation y paraît préoccupante du fait de la démographie, qui constituera sans doute l'un des grands problèmes du vingt-et-unième siècle. Nous avons le devoir d'aider. La France et l'Afrique ont une histoire commune, qui doit devenir une histoire commune de l'Europe et de l'Afrique. Que pensez-vous de cette idée d'un plan Marshall ?

J'en viens au problème des réfugiés. La question de la Turquie a déjà été évoquée. Je ne crains pas de dire que Schengen est mort, même si d'autres n'osent le faire. Aussi y a-t-il une réflexion à partir du constat que tous les États européens ont dressé des murs et établi des contrôles à leurs frontières. À mon sens, il faut d'abord parvenir à une plus grande homogénéité des droits d'asile et des conditions de rétention. Mais il convient aussi de faire en sorte que tous les pays s'accordent sur cette homogénéité. Il faut le faire dès maintenant, car les problèmes migratoires ne se règleront pas en deux ans ; ils vont durer et même peut-être s'accroître.

Aujourd'hui, la Jordanie accueille deux millions de réfugiés et le Liban un million. D'autres arriveront dans les prochains mois, en provenance de Libye, à travers la Méditerranée. Cela demande de notre part une action directe. La présidente de notre commission a eu raison de souligner que les différents domaines sont imbriqués. Nous devons ainsi travailler sur la gouvernance de Schengen, car les pays qui ne veulent pas respecter les règles de la zone doivent en être exclus.

Venons-en à Frontex. Je l'ai dit depuis longtemps, dès l'apparition du premier problème à Lampedusa : les crédits qui sont alloués à cette agence, même s'ils ont augmenté, restent totalement insignifiants ; il faut les multiplier par quatre ou cinq. Mais il convient aussi d'en modifier la mission, de sorte qu'elle puisse protéger les frontières de l'Europe. D'ailleurs, où en sommes-nous sur la question des gardes-frontières européens ? Toujours évoqués, ils ne sont jamais mis en place. La Grèce va-t-elle accepter leur présence, sans se retrancher derrière l'invocation de sa souveraineté ?

Vous avez adressé des louanges au président Obama pour son engagement. Pour ma part, je regrette seulement qu'il ne se soit pas occupé plus tôt du problème européen.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion