Madame Marie-Claire Cailletaud, Monsieur Vincent Rodet, vous avez mis en avant les atouts de votre entreprise. Je pense qu'ils sont réels. Nous parlons d'une grande entreprise, de l'un des fleurons de l'énergie en France et en Europe, qui emploie plus de 220 000 salariés. J'estime que la stratégie des gouvernants, au plus haut sommet de l'État, doit être claire.
Vous avez, Madame Marie-Claire Cailletaud, dénoncé une situation préoccupante résultant des déclarations et de la stratégie contradictoires du Gouvernement. Ce manque de clarté contribue certainement à déstabiliser le groupe. Il y a quelques jours, vous avez été contraints d'alerter le Président de la République de la gravité de la situation.
Concernant la stratégie industrielle, j'ai compris votre message : il faut conforter le parc existant en France avant de disperser son énergie et ses ressources à l'extérieur, en l'occurrence en Grande-Bretagne, avec la construction de deux EPR. Cette stratégie industrielle du groupe a-t-elle été partagée avec les gouvernants depuis 2012 ? Avez-vous eu, depuis 2012, la possibilité d'échanger avec le Président de la République, le ministre de l'économie et de l'industrie ou la ministre chargée de l'énergie, par exemple, avant l'examen de la loi relative à la transition énergétique, à propos de l'objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % ? M. Vincent Rodet a indiqué que cet objectif semblait difficilement atteignable.
Vous demandez un moratoire à l'ouverture des concessions hydrauliques à la concurrence parce que EDF ne serait pas prête. Je m'étonne que, s'agissant d'orientations européennes connues, une fois de plus, la France ne soit pas prête, alors qu'elle doit être l'un des éléments moteurs de l'Union européenne. Pour ma part, je vois dans les dispositions européennes des opportunités extraordinaires et historiques pour une entreprise comme EDF.
Comment la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est-elle conduite chez EDF, en termes de plan de carrière pour les 220 000 salariés ?
Enfin, je m'étonne que l'on en arrive à une telle situation financière avec un État qui est partie prenante de la stratégie financière du groupe. Vos propos sur la voracité de ce même État m'interpellent, alors même que celui qui en est le chef avait déclaré avoir comme ennemi le monde de la finance.