J'entends ce que vous nous dites, mais restons-en à l'Hexagone avant de nous intéresser à ce qui se passe ailleurs. Il est heureux selon vous que les journalistes n'aient pas d'autorisation à demander à qui que ce soit avant de publier quoi que se soit, mais dois-je vous rappeler le rôle qu'a joué la presse dans l'affaire d'Outreau, ce qui l'avait d'ailleurs conduite à faire son autocritique, avec beaucoup de lucidité ? Nous parlons ici d'un domaine couvert par le secret, qu'il s'agisse du secret de l'enquête ou du secret de l'instruction. Vous devez respecter la loi, et, quand un journaliste publie sans précaution un élément de l'enquête couvert par le secret – en l'occurrence, le nom de celui à qui appartient une empreinte digitale relevée par les enquêteurs –, non seulement il n'y est pas autorisé, mais il a de surcroît l'obligation de ne pas le faire. Tout en étant aussi attaché que vous à la liberté de la presse, je suis obligé de rappeler qu'il existe des lois et une éthique professionnelle qui n'ont pas vocation à être transgressées, surtout lorsque l'on a affaire à des terroristes.