Intervention de Denis Bouchez

Réunion du 25 avril 2016 à 14h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Denis Bouchez, directeur du Syndicat de la presse quotidienne nationale, SPQN :

Ma position est plus proche de celle de Jean-Viansson-Ponté que de celle de Jean-Christophe Boulanger.

J'ajouterai au fait que le régime juridique de la presse écrite fondé sur la responsabilité pénale unique du directeur de publication offre un système de sanctions efficace le fait que, à la différence de la presse audiovisuelle, la presse écrite en France est majoritairement une presse d'opinion. Les valeurs défendues par chaque journal déterminent son contenu éditorial : ainsi, il ne vous aura pas échappé que Les Échos privilégient les informations économiques quand l'information, dans La Croix, est plutôt présentée à travers un prisme culturel et religieux.

Chaque rédaction est donc amenée à avoir une réflexion déontologique spécifique, et il importe de préserver cette diversité si l'on veut entretenir une presse d'opinion. En effet, vouloir soumettre l'ensemble des organes de la presse écrite aux prescriptions d'un déontologue unique affadirait inéluctablement notre presse, garante dans sa diversité de notre démocratie.

Hormis le journal auquel il a été fait référence, personne n'a mis en évidence dans nos discussions de manquement ou de dérive dont se serait rendue coupable la presse d'information générale et politique. Ce cas unique justifie-t-il alors la mise en place d'une autorité nationale dotée de pouvoirs de sanction ? Il me semble que les rédactions ont fait la preuve de leur capacité à s'adapter et qu'elles ont su, entre les attentats de janvier et ceux de novembre 2015, faire évoluer leurs principes déontologiques, notamment en matière de vérification et de rétention des informations.

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