Intervention de Hervé Béroud

Réunion du 25 avril 2016 à 14h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Hervé Béroud :

Mes confrères de TF1 et de France Télévisions ayant déjà largement exprimé ce que je comptais dire en préambule, je vous épargnerai les répétitions. J'avais de toute façon prévu d'évoquer d'entrée de jeu la faute commise en direct sur notre antenne par l'un de nos journalistes, le vendredi 9 janvier 2015. Pour être précis, cependant, je rappellerai qu'il n'a pas dit que six otages étaient retranchés dans la chambre froide de l'Hyper Cacher, mais il a évoqué, en vingt secondes, « une femme qui se serait cachée dans la chambre froide et qui y serait toujours » – je reprends les termes de Dominique Rizet puisque c'est de lui qu'il s'agit. Cette information n'a été donnée qu'une fois à l'antenne ce vendredi à quinze heures, la rédaction en chef ayant aussitôt demandé au journaliste de ne pas la répéter. Elle n'est en outre jamais apparue sur les bandeaux à l'écran. Reste que la phrase a été prononcée une fois, et une fois de trop, nous en avons bien conscience. Nous en avons longuement parlé, pendant plusieurs mois, avec les victimes et leurs représentants, afin que le temps permette l'apaisement. Nous y sommes parvenus et en sommes très heureux, mais nous n'oublions évidemment pas l'incident.

Je dois également préciser que, même si nous reconnaissons la gravité de ces vingt secondes, elles ne peuvent évidemment pas résumer les dizaines d'heures de direct de notre chaîne pendant les attentats de janvier 2015. Pour d'innombrables raisons, ces événements furent, pour toutes les chaînes de télévision, les plus difficiles à traiter. Pendant trois jours, nous sommes restés comme suspendus à ces rebondissements tragiques auxquels nous n'étions pas forcément préparés. Aujourd'hui, Michel Field l'a souligné, nous le sommes davantage, ainsi que nous l'avons prouvé au mois de novembre et plus récemment lors des attentats de Bruxelles, sans oublier des épisodes comme celui du Thalys.

Je tiens donc à répéter que, si cet épisode est regrettable, il ne saurait résumer le travail remarquable réalisé par nos équipes de journalistes pendant ces attentats.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion