Du coup, ce débat s'est installé de fait, dans la douleur, augmentant les tensions et renforçant les clivages. Il a divisé une société en attente d'apaisement.
Beaucoup de questions auraient pu être posées, comme celles de l'accompagnement des recompositions familiales, de la sécurisation des parcours de vie de plus en plus complexes des enfants, et du statut des beaux-parents. Surtout, comment répondre au besoin de connaissance de ses origines ? Je m'attarderai un instant sur ce point. Pour beaucoup d'entre nous, en effet, la réponse à la question de savoir d'où l'on vient est évidente. Nous savons qui sont notre père et notre mère. Mais l'expérience des enfants nés sous X, ou issus d'une fécondation in vitro, en quête de leurs origines, doit nous instruire. Nous sommes déjà confrontés à leurs interrogations, à leurs inquiétudes, à leurs souffrances. Je connais, comme vous, de ces adolescents ou de ces adultes qui ressentent comme une plaie ouverte, quel que soit par ailleurs l'amour qu'ils ont reçu de leur famille, la recherche de leurs origines. Le législateur est régulièrement sollicité sur la levée de l'anonymat.