Je présenterai les activités de Mobivia selon deux axes, en évoquant en premier lieu ses métiers et son positionnement particulier au sein de la filière automobile, ainsi que la mutation que connaît notre entreprise depuis quelques années. En second lieu, j'évoquerai une innovation particulière, développée par Norauto en collaboration avec la Fédération des syndicats de la distribution automobile (FEDA), et qui a trait au contrôle « cinq gaz » et au diagnostic « Éco Performance ».
Mobivia est un groupe familial né en 1970 dans le nord de la France, avec un premier centre sous enseigne Norauto. Il est devenu, en quarante-cinq ans, le leader européen de l'entretien et de l'équipement des véhicules. Il réalise 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires et emploie un peu plus de 11 000 collaborateurs, sur des emplois dont la majorité, par nature, ne peuvent être délocalisés. Le capital est détenu à 5 % par les salariés, car le groupe a développé, depuis sa création, une politique d'intéressement. Nous sommes implantés dans seize pays, principalement en Europe, mais aussi en Argentine.
Aujourd'hui, Mobivia fédère une quinzaine d'enseignes, dont les plus connues sont Norauto et Midas, mais il y a également des sociétés prestataires dans le domaine de l'entretien et de la réparation automobile. Nous nous mettons, progressivement, à travailler avec de nouvelles entreprises, notamment des start-up innovantes dans le domaine de la mobilité. Le réseau Mobivia compte 1 300 centres en Europe, dont environ 750 en France, où il est présent dans tous les départements. Il s'inscrit dans une dynamique de développement régulier avec environ trente nouveaux centres par an, soit une création nette de 500 emplois chaque année, pour un recrutement annuel de 1 600 salariés.
Notre métier historique est l'entretien et l'équipement automobile, principalement pour les centres Norauto et Midas ; il consiste à changer des pneus, faire des vidanges, des révisions, etc. Pour autant, il n'a pas cessé d'évoluer depuis quarante-cinq ans. Si l'on se rappelle ce qu'était une automobile à l'époque – quatre roues et un peu de tôle – les choses n'ont aujourd'hui plus rien à voir, et c'est plus vrai encore avec la perspective ouverte par le véhicule autonome. Nous accompagnons ces évolutions en permanence, faute de quoi, je ne serais pas devant vous. Nous investissons continuellement, en particulier dans la formation : si, il y a quarante-cinq ans, nos salariés mécaniciens disposaient de savoir-faire simples, les compétences sont désormais beaucoup plus pointues, orientées vers l'électronique et bientôt le numérique, qui constituent les enjeux de demain.
Nous ne sommes pas des constructeurs automobiles : notre « terrain de jeu » est le parc roulant, qui représente aujourd'hui 39 millions de véhicules en France, soit trois fois plus qu'il y a quarante-cinq ans. Nous considérons que notre mission est d'« upgrader » ce parc, et le diagnostic « Éco Perfomance » constitue notre principal outil : nous allons améliorer le parc en recourant à des innovations à même de le rendre moins polluant. Nous voulons aussi améliorer les véhicules dans les domaines de l'éco-conduite, avec des boîtiers, des véhicules connectés et une grande variété de nouveaux services sur lesquels nos équipes travaillent.
Nous considérons donc qu'il existe de considérables potentialités de développement liées à l'automobile ainsi qu'à la mobilité en général, et qui font intervenir des métiers situés au coeur des enjeux économiques, en termes de pouvoir d'achat comme de création d'emplois, mais aussi des enjeux environnementaux et sociaux. De fait, on parle beaucoup de renoncer à la voiture, mais 70 % des Français l'utilisent pour se rendre à leur travail, car il est très difficile de s'en passer à la campagne et en périphérie des grandes villes.
La deuxième partie de notre métier se rapporte aux mutations en cours, et c'est pourquoi nous nous présentons aujourd'hui comme Mobivia Groupe, et non plus comme Norauto Groupe qui était notre nom avant 2010. Il ne s'agit pas d'une simple question de communication ou d'affichage : depuis toujours, le groupe s'est engagé dans le domaine environnemental, notamment dans le retraitement des déchets automobiles. Sa direction a pris conscience que la pérennité de nos métiers dépendait de la capacité à inventer des solutions tenant compte de l'évolution de l'usage de la voiture, qui fait désormais partie d'un écosystème de possibilités de mobilité, et du fait que nos clients n'ont plus du tout le même rapport à l'automobile qu'il y a une vingtaine d'années.
Nous souhaitons accompagner ces nouveaux usages que sont la voiture partagée, le véhicule connecté et les mobilités douces : c'est ainsi que Norauto est devenu le premier vendeur de vélos à assistance électrique en France. Le groupe veut être un acteur innovant de cette évolution et élargir considérablement le périmètre de ses activités. Les perspectives ouvertes par le véhicule partagé et le véhicule connecté nous ont conduits à créer ce que nous nommons l'« accélérateur d'entreprises » Via-ID, qui a pour objet de soutenir des start-up dans le développement des innovations qui feront la mobilité de demain. Certaines de ces start-up ne vous sont pas inconnues : Drivy, le N°1 de la location de voitures entre particuliers ; Smoove, acteur du vélo en partage ; Wayz-Up, spécialiste du covoiturage de courte distance ; Eliocity qui développe le premier boîtier pour véhicule connecté, etc.
Ainsi, le périmètre des activités du groupe Mobivia excède largement le cadre de ses métiers historiques que sont la vidange et le pneumatique.
Nous mesurons le chemin parcouru depuis 2009 avec la FEDA pour rendre le parc automobile plus propre. À l'époque, on parlait beaucoup de prime à la casse et, s'il peut sembler vertueux de rajeunir le parc, nous avions toutefois conscience que les émissions polluantes résultant de la construction de voitures neuves ne manqueraient pas d'obérer le bilan environnemental global. Par ailleurs, la prime ne s'adressait qu'à ceux qui avaient les moyens de financer un véhicule neuf ; or nous constatons que bien peu, parmi ceux qui se rendent dans nos centres, sont en mesure d'acheter ces merveilleux véhicules neufs électriques ou hybrides.
Nous avons donc considéré qu'apporter des améliorations, même minimes, à une grande partie du parc roulant représenterait, en raison de l'effet de masse, un progrès considérable. En conséquence nous nous sommes associés aux travaux que la FEDA avait commencés avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS), et avons fourni un effort important de recherche et développement. Nous avons mis à leur disposition les ateliers et l'institut de formation, recherche et développement de Norauto afin de mettre au point les services « Éco Entretien » et « Éco Performance ».
À cet égard, nous nous réjouissons que l'article 65 de la loi relative à la transition énergétique mentionne le contrôle des émissions polluantes, car cela constitue à nos yeux un grand pas en avant : à ma connaissance, c'est la première fois que le levier de progression que constitue le parc roulant est pris en compte. Jusqu'à présent, la réglementation ignorait cette dimension : ainsi, dans le domaine de la pollution, le contrôle technique se résume aujourd'hui à 2 % de contre-visites, ce qui ne correspond absolument pas à la dégradation du parc roulant, encore moins à l'usage actuel du diesel. Nous surveillons donc l'entrée en vigueur de cet article 65, car il semble qu'elle soit reportée à 2019, alors que nous disposons d'une mesure efficace susceptible d'être mise en oeuvre immédiatement.