Les conséquences de la dernière crise financière justifient que nous cherchions à circonscrire les risques supportés par la collectivité et largement garantis par les États. Si la France a, dit-on, limité les dégâts, sa croissance en pâtit depuis plusieurs années. Et si, comme l'a dit M. Chifflet, le risque est inhérent au métier de la banque, il faut définir ce qu'est un risque raisonnable. S'agissant d'un particulier, le risque est relativement aisé à mesurer, mais il n'en va pas de même d'autres activités.
Cela étant, le choix de la filialisation me laisse personnellement dubitatif. Dans la mesure où il est difficile d'identifier les actifs à filialiser, ne vaudrait-il pas mieux encadrer par la réglementation la proportion d'activités à risque élevé, puisque l'on est de toute façon en train d'établir une nomenclature ? Cela éviterait le risque de pénaliser une banque généraliste à large assiette, dont les activités à risque seraient très limitées.
En 2008, le gouvernement britannique, qui n'est pas le plus antilibéral au monde, a interdit une série de produits financiers déclarés toxiques. Il lui a suffi de quelques jours pour arrêter une nomenclature. On peut d'ailleurs se demander comment un produit peut être toxique à un certain moment, vertueux à un autre. Est-il, selon vous, envisageable de sélectionner certaines activités à haute valeur spéculative qui créent de la valeur sans créer de la richesse, selon un processus qui nous a déjà conduits à l'explosion ?