Il suffit d’ailleurs, pour s’en convaincre, d’observer le cas de l’Allemagne. Ce pays est en effet en Europe à la fois l’un de ceux où la protection de l’emploi en contrat à durée indéterminée est la plus forte et où le taux de chômage est le plus faible.
La seconde erreur est de croire qu’il est possible de s’en remettre à la seule négociation d’entreprise en inversant la hiérarchie des normes et en réservant aux branches un rôle accessoire alors qu’elles sont essentielles pour que la concurrence ne tire pas vers le bas les conditions de travail ni les salaires.
La hiérarchie des normes et le principe de faveur ne protègent pas seulement notre modèle social, même si c’est déjà beaucoup : ils favorisent également la bonne compétitivité, celle qui privilégie l’innovation économique et sociale, et non l’ajustement vers le bas.
Si nous ouvrons des brèches dans notre protection sociale, d’autres, à droite notamment, s’y engouffreront : il est encore temps de choisir le bon chemin. J’espère que notre débat y contribuera.