Intervention de Jean-Paul Chifflet

Réunion du 30 janvier 2013 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Jean-Paul Chifflet, président de la Fédération bancaire française, directeur général de Crédit agricole SA :

Rassurez-vous, monsieur Emmanuelli : notre objectif principal est bien de financer les PME et les TPE en France. Le métier de banquier consiste à faire des crédits pour financer l'économie ; pour parler très clairement, plus nous accompagnons les entrepreneurs, plus nous gagnons d'argent. Il n'y a donc aucune ambiguïté sur ce point. Vous pouvez suivre les encours : depuis cinq ans, les financements des banques françaises aux entreprises ont augmenté de plus de 3 % par an, soit bien plus que le taux du PIB, et bien plus que leurs voisines européennes. Toutefois, nous assistons depuis quelques mois au transfert de la ressource et de l'épargne vers la Caisse des dépôts.

La France n'est pas isolée lorsqu'elle cherche à stabiliser son modèle économique et bancaire. Nous y sommes nous-mêmes favorables, car il y va de l'image des banques auprès des citoyens et des parlementaires. Une zone en difficulté économique n'en a pas moins besoin d'acteurs et d'entrepreneurs motivés, ainsi que de banques qui les accompagnent. Nous voulons plus de stabilité et moins de risque, mais il faut trouver le bon équilibre : si la vitesse est limitée à 10 kilomètres-heure, il y aura certes moins d'accidents, mais nous progresserons aussi moins vite vers la croissance. S'il vous appartient certes de trancher, nous pouvons pour notre part vous éclairer sur ce point.

En ce qui concerne les frais bancaires, le Crédit agricole traite chaque année 2 milliards de chèques et de prélèvements, dont 90 % se déroulent normalement et 10 % nécessitent une étude plus poussée au terme de laquelle le paiement est accepté ou refusé, soit 200 millions d'opérations par an et 1 million par jour. Elles réclament du temps, du travail, des frais d'intervention. Sans frais, il n'y aura plus d'intervention et il y aura davantage de rejets. Par ailleurs, toutes les banques publient sur Internet les prix de dix services normalisés et nous avons instauré la gamme de moyens de paiements alternatifs – GPA –, accès simplifié au système bancaire, qui coûte 2,50 euros par mois.

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