…pas plus que celles du niveau trop élevé de l’euro – sur lequel les gouvernements ne peuvent agir, puisque seul M. Draghi y est habilité – ou, enfin et surtout, de l’abandon de la souveraineté populaire qui fait que notre pays est aujourd’hui privé des instruments budgétaire et monétaire sans lesquels on ne peut construire une prospérité économique et proposer des emplois ?
C’est dans ce contexte que l’on vient faire peser sur le salarié, considéré comme une variable d’ajustement, les difficultés réelles de l’entreprise, que nous observons tous sur nos territoires.
L’entreprise est d’ailleurs conçue un être mythique, qui va du petit plombier faisant tant bien que mal travailler ses deux salariés au groupe du CAC 40, en passant par l’entreprise moyenne. On organise, comme si le même cas de figure se présentait partout, un face-à-face entre un salarié, parfois doté de « munitions », si je puis dire, parfois totalement démuni, et un patron qui n’est pas toujours de mauvaise volonté mais qui peut l’être parfois.
Enfin, il est étonnant de constater que les opposants au texte ne le sont pas, je crois, pour les mêmes raisons. Cette loi, je l’ai dit, me semble hors sujet. Or une partie de ceux-là même qui la contestent ont une vision tout aussi « européiste » que celle du Gouvernement, si ce n’est davantage. Je ne dis pas cela pour mes collègues du Front de gauche, bien sûr, mais pour certains de mes collègues du groupe majoritaire, qui s’opposent au texte tout en étant aussi hors sujet que le Gouvernement.