Monsieur le député, vous avez raison : la situation est dramatique et l’arrêt du cessez-le-feu peut mettre en péril le processus de paix. C’est là un danger majeur que vous avez rappelé à travers votre question.
Le régime est responsable de la reprise des massacres touchant des populations civiles, des hôpitaux, des écoles mais, aussi, des lieux de détention.
Chacun est profondément atteint par les bombardements sur Alep, ville magnifique qui est en train d’être détruite pierre par pierre, et qui causent de nombreuses victimes civiles.
Le régime bloque l’aide humanitaire – notamment sanitaire – qui devrait arriver sur les lieux sinistrés. De toutes ses forces, le régime veut ainsi arrêter le processus politique qui a été engagé à Genève. Nous souhaitons, quant à nous, qu’il reprenne. C’est pourquoi la France ne ménage aucun effort.
J’étais la semaine dernière à Berlin où nous avons rencontré le négociateur, M. de Mistura, ainsi que M. Hijab. J’ai pris l’initiative de réunir hier le Groupe des dix, ceux que l’on appelle les « affinitaires » – qui soutiennent l’opposition modérée – avec l’Union européenne. En présence notamment du secrétaire d’État américain John Kerry et de représentants de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de l’Italie ainsi que de plusieurs pays arabes, nous avons pu parvenir à un consensus visant à exiger l’arrêt des bombardements, l’accès à l’aide humanitaire et le redémarrage des négociations à Genève.
Il s’agit là d’une question essentielle car si le processus politique, qui nécessite une transition politique difficile à construire, ne reprend pas, alors, le pays sera encore plus meurtri et ses habitants n’auront plus d’autres moyens, pour survivre, que de se réfugier en Europe. Je crois qu’il s’agit d’une responsabilité collective.
La semaine prochaine, nous serons à Vienne pour franchir une nouvelle étape : la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie. J’y serai, et je continuerai à défendre la position de la France.