Intervention de Catherine Lemorton

Séance en hémicycle du 31 janvier 2013 à 9h30
Indépendance de l'expertise en matière de santé et d'environnement et protection des lanceurs d'alerte — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je ne reviendrai pas sur le contenu précis de cette proposition de loi puisque le ministre et nos deux rapporteurs l'ont fait excellemment. Je voudrais d'ailleurs commencer par saluer l'excellence du travail de Jean-Louis Roumegas, et l'étroite collaboration qu'il a nouée avec la rapporteure pour avis de la commission du développement durable Marie-Line Reynaud. Plus globalement, cette proposition de loi a été, je crois, l'occasion d'une concertation exemplaire entre nos deux groupes de la majorité.

Avant d'en venir au fond du débat, je voulais parler de la forme. Si nous en venons aujourd'hui à discuter de telles propositions de loi, c'est qu'au fur et à mesure des années, l'État s'est désengagé de son devoir d'expertise indépendante. La nature ayant horreur du vide, nous, parlementaires, nous retrouvons face à des lobbies qui nous apportent des expertises clés en main. Quand on ne connaît pas bien le sujet, on a tendance à penser qu'ils ont sans doute raison… Qu'il s'agisse du lobby de l'agroalimentaire, du lobby de l'industrie pharmaceutique, de celui de l'armement ou de tous les autres, soyons vigilants. Nous avons déjà eu de nombreuses alertes. Quelles que soient les règles déontologiques que nous déciderons, chaque parlementaire doit vraiment avoir conscience de la raison pour laquelle il est là, et ne pas considérer ces expertises clés en main comme la seule vérité.

Il y a deux ans, nous étions réunis dans cet hémicycle pour débattre de la réforme de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, débat que le scandale du Médiator, levé par Gérard Bapt, avait rendu indispensable. Or, nous le savons tous, ce scandale sanitaire n'aurait jamais éclaté sans le courage et l'opiniâtreté d'un médecin, d'abord très seule pendant de nombreuses années, qui a subi de nombreuses pressions. Je veux saluer encore une fois l'action d'Irène Frachon.

Depuis quelques semaines, un autre dossier sanitaire s'installe dans l'actualité, avec une place grandissante : celui des pilules de troisième ou de quatrième génération. Là aussi, c'est une jeune fille profondément marquée dans sa chair qui, avec l'aide de sa famille, a contribué à faire éclater la vérité.

Profitant de chaque tribune qui m'est donnée, j'ouvre une parenthèse pour dire qu'il ne faut pas arrêter la pilule. Nous ne sommes pas devant un scandale sanitaire, et je ne voudrais pas que le taux des interruptions volontaires de grossesse, autrement appelées avortements, soit en forte augmentation l'année prochaine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion