Le Président de la République vient pour la quatrième fois en un an de faire le choix d’utiliser l’article 49, alinéa 3 de notre Constitution, donc de violenter sa propre majorité – ou, permettez-moi de le dire, ce qu’il en reste – et, plus grave encore, d’abaisser le Parlement et, surtout, de discréditer votre gouvernement. François Hollande, par ce choix autoritaire, a fait la démonstration éclatante que, décidément, ça ne va pas mieux en France. II a fait la démonstration qu’en vérité – et c’est ce que les Français éprouvent – cela va de mal en pis. À moins d’un an du terme de son quinquennat, il vient lui-même d’en acter la fin, la fin d’un quinquennat pour le pire, d’un quinquennat d’immobilisme, d’un quinquennat perdu et définitivement irrécupérable.
Que révèle, ce soir, l’utilisation de l’arme constitutionnelle des pouvoirs faibles ? Elle révèle la décrépitude de votre majorité, elle révèle aussi et surtout le vide du bilan de votre gouvernement. Monsieur Valls, souvenez-vous de votre nomination à Matignon, de ce jour où la gauche dite moderne devait s’assumer pour réformer le pays et ainsi effacer les échecs de Jean-Marc Ayrault. Vous arrive-t-il de regarder lucidement dans le rétroviseur ? Si vous le faisiez, vous reconnaîtriez que, finalement, Jean-Marc Ayrault n’a pas démérité au regard de votre propre bilan. Lui, n’a jamais eu recours à l’article 49.3.