Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 12 mai 2016 à 16h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Toute la France ne passe pas ses nuits à rêver d’une autre gauche. Toute la France ne passe pas non plus ses nuits à se retrouver dans le confort d’un entre-soi qui brave nos lois sous votre regard complaisant. Les Françaises et les Français ont fait depuis longtemps le deuil du discours du Bourget et ont cessé de se demander ce que ce Président de la République pourrait faire pour eux, car il a tant promis, mais rien fait. En revanche, ils ont la volonté sincère et authentique de se réapproprier leur destin, d’en finir avec un système qui ne sert plus que lui-même, ce qui dépasse largement l’ambition du mouvement « Nuit debout » devant lequel votre autorité chancelle. En revanche, les jeunes aspirent à de vraies avancées concrètes, et vous les avez déçus avec ce projet de loi.

Monsieur le Premier ministre, contrairement à ce que vous avez pu penser, la France ne peut pas comprendre que cette gauche, qui n’avait que partage du temps de travail, assistanat et contrats aidés à la bouche, prêche tout d’un coup la facilitation des licenciements avec le zèle du converti. Vous avez ainsi donné le sentiment aux Français que faute d’avoir su mettre en place une politique efficace en faveur de la création d’emplois, c’est à leurs droits que vous alliez vous attaquer pour donner de l’oxygène aux entreprises. Pourtant, ils ont pleinement conscience que le monde du travail et l’entreprise doivent s’adapter à un monde ouvert aux échanges, qui évolue à toute vitesse. Ils ont conscience que les réformes sont nécessaires, mais ils savent que ce n’est pas avec des gadgets estampillés « gratuité, égalité, universalité », comme le compte personnel d’activité, que vous allez mieux les protéger, créer de l’emploi et lutter plus efficacement contre la précarité.

Monsieur le Premier ministre, contrairement à ce que vous pourriez craindre, la France n’est pas non plus « en marche », comme l’appelle de ses voeux Emmanuel Macron.

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