Intervention de Dr Jean-Louis Bensoussan

Réunion du 6 avril 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Dr Jean-Louis Bensoussan, secrétaire général adjoint du Syndicat des médecins généralistes (MG France :

Je serai beaucoup plus bref et je répondrai à vos trois questions. Je précise toutefois qu'il ne faut pas confondre le virage ambulatoire, que la profession demande, avec la HAD ou la sortie d'un certain nombre de services hospitaliers hors leurs murs pour aller faire des soins. Le virage ambulatoire n'est pas la HAD, ce sont des moyens pour la médecine de ville, et notamment pour la médecine générale que je représente ici.

Qui prescrit ? Dans l'immense majorité des cas, ce sont les services hospitaliers. Pour ma part, en trente-trois ans d'exercice libéral, je n'ai pas prescrit une seule fois une HAD. J'ai fait un petit sondage dans mon entourage, et il s'avère qu'il y a à peu près deux ou trois patients en HAD par an et par médecin généraliste.

Pourquoi les médecins traitants prescrivent-ils directement si peu de HAD ? C'est que souvent, quand on appelle la structure d'HAD, on nous répond que le patient n'est pas assez malade, ou qu'il est trop malade. S'il est trop malade, on nous propose de l'hospitaliser, de le faire passer par les urgences, avant que les services ne prennent le relais ; or 24 ou 48 heures aux urgences coûtent entre 2 000 et 4 000 euros, sans parler de la dégradation de l'état du patient. Et s'il n'est pas assez malade, on nous fait comprendre que nous devons nous débrouiller. Voilà donc mon expérience, qui correspond à celle de mes confrères.

Quel est le rôle du médecin traitant ? Il a un rôle de coordination et de suivi pendant toute la durée de cette HAD. Il doit être aussi celui qui décide de la sortie de l'hospitalisation à domicile, et du retour à un suivi normal – j'ai le cas en ce moment.

La rémunération ? C'est très important. Je pense qu'une visite auprès d'un patient en HAD devrait être aujourd'hui – et pas demain après la négociation conventionnelle – payée au tarif de la visite dite « longue », c'est-à-dire 56 euros. En effet, ces visites prennent toujours beaucoup de temps ; on a des documents à consulter, des feuilles à remplir, des traitements à mettre à jour.

Donc ce doit être au moins considéré comme une visite longue, systématiquement, avec une rémunération supplémentaire pour les réunions de coordination quand l'hospitalisation dure longtemps. Je verrais volontiers une réunion tous les quinze jours, trois semaines.

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