Intervention de Dr Michel Triantafyllou

Réunion du 6 avril 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Dr Michel Triantafyllou, vice-président de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH :

En tant que médecin hospitalier et représentant d'un intersyndicat des praticiens hospitaliers, vous ne vous étonnerez pas que j'aie un point de vue quelque peu décalé par rapport à ceux qui viennent d'être exprimés.

Pour nous, l'HAD fait partie de ce que l'on peut appeler une médecine de parcours, mais elle n'est pas faite uniquement pour réduire la durée de séjour : c'est aussi une façon de rapprocher le soin chronique et complexe du lieu de vie de la personne. Si j'ose dire, c'est une approche plus « écologique » des soins que l'on veut apporter à la personne. Il ne s'agit pas que l'hôpital reste à l'hôpital et que la médecine de ville reste la médecine de ville, mais c'est la synergie entre ces deux pratiques médicales qui doit être, de mon point de vue, le moteur des HAD.

Ensuite, il est évident que le médecin traitant doit être le pivot de l'HAD. Cela va de soi, et il ne faut pas qu'il se fasse déposséder par des coordonnateurs ou d'autres prestataires de services, comme on l'observe assez souvent. Car cela dénature cette prise en charge.

Je pense que l'on va parler des grosses ou des petites structures d'HAD, et je termine donc directement par la question des lieux substitutifs au domicile, EHPAD, maisons d'accueil spécialisé ou foyers de vie.

Je suis psychiatre et je sais que les personnes handicapées psychiques ou mentales, ou les personnes autistes, justifient souvent des hospitalisations à domicile, surtout lorsqu'elles ont des pathologies complexes, à la fois psychiatriques, somatiques, diabétiques, cardiovasculaires, etc.

Or dans tous ces lieux-là, les infirmières sont très rares. Même si c'est une infirmière qui prépare les médicaments, c'est un éducateur spécialisé ou un auxiliaire de vie qui les délivre. Les conditions sont loin d'être satisfaisantes, et je pense que le développement de l'HAD est particulièrement nécessaire pour les personnes qui se trouvent dans les lieux substitutifs au domicile.

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