Intervention de Dr Alain Jacob

Réunion du 6 avril 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Dr Alain Jacob, délégué général de l'INPH :

Je ne reprendrai pas ce que vient de dire mon collègue Triantafyllou au nom de l'INPH. Je dirai toutefois que l'on en a un peu assez du mur qui se construit et se reconstruit entre la médecine dite ambulatoire et l'hôpital. Il faudra bien un jour que cela cesse, qu'il y ait une porosité entre les deux secteurs. Cela permettra d'améliorer l'efficience de l'un comme de l'autre et d'éviter des ruptures de prise en charge pour le patient, qui y trouvera un plus grand confort.

Aujourd'hui, l'information a du mal à circuler dans un sens et dans l'autre : on ne sait pas toujours pourquoi il a été décidé d'hospitaliser un patient quand il vient de l'extérieur ; et celui-ci sort évidemment le vendredi soir ou le samedi matin sans que rien n'ait été prévu. C'est évidemment dommageable.

Maintenant, qui prescrit l'HAD ? Très souvent, le médecin hospitalier. Pour qu'il le fasse de façon cohérente, il faudrait qu'il connaisse mieux l'hospitalisation à domicile. Or, actuellement, ce n'est pas le cas. Il ne sait pas ce qu'il y a derrière le mur de l'hôpital. Il a l'impression que la terre est plate et qu'après, il y a un précipice. Il faut absolument sortir de cette situation.

Il faut que les médecins, notamment les jeunes médecins qui font bien souvent les ordonnances de sortie, soient mieux informés et comprennent que l'on ne fait pas sortir un patient complexe le samedi matin sans avoir prévu son infirmière à domicile, prévenu son médecin traitant, etc.

Il faut absolument faire tomber ce mur et faire circuler l'information, autant pour les médecins de l'hôpital sur ce qu'il y a à l'extérieur, que pour les médecins de l'ambulatoire sur ce qu'est l'hôpital. Cette porosité doit exister dans les deux sens. Le médecin ambulatoire doit entrer dans l'hôpital et le médecin hospitalier en sortir. C'est fondamental.

Ensuite, comme l'a dit Michel Triantafyllou, le médecin traitant est évidemment le point central d'une hospitalisation à domicile. Le médecin coordonnateur de l'HAD ne peut pas jouer son rôle.

Enfin, différents professionnels interviennent pendant l'HAD. Il est nécessaire, à la fois, d'organiser des réunions de coordination et de rémunérer ces professionnels de manière correcte. J'observe, notamment, que les actes de certains d'entre eux ne sont pas toujours bien pris en compte dans la nomenclature. En particulier, l'évaluation de la douleur par un personnel infirmier n'est pas cotée ou est mal cotée, ce qui rend les choses assez difficiles.

Je n'ai pas de remarque sur la rémunération du médecin traitant.

On peut dire que la HAD, qui permet une sortie précoce du patient, permet aussi de rapprocher celui-ci de son domicile, de ses proches et des soins de proximité, et probablement de réduire son exposition au risque nosocomial hospitalier. En effet, passer deux ou trois jours à l'hôpital n'entraîne pas le même risque nosocomial qu'y passer une semaine. Donc, au plus vite on sort de ce lieu « mortifère », comme vous l'avez dit…

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