Intervention de Dr Renaud Péquignot

Réunion du 6 avril 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Dr Renaud Péquignot, secrétaire général d'Avenir Hospitalier :

Je suis gériatre et je m'occupe d'un service de rééducation gériatrique et neurologique. Nous avons souvent recours à l'HAD, et notre hôpital de Saint-Maurice a créé une HAD de rééducation ; il s'agit d'une HAD spécialisée. Cela m'amène à répondre à l'objection du Dr Hamon.

Pour moi, l'HAD est indispensable, en particulier si elle apporte ce que l'on ne trouve pas facilement en ville. En effet, dans une HAD classique, le médecin traitant joue, au niveau de la prise en charge médicale, un rôle majeur et quasi « total ». Mais une HAD de rééducation permettant à des patients de sortir de neurologie ou d'orthopédie pour aller directement à leur domicile, avec un médecin coordinateur spécialisé en médecine physique et réadaptation (MPR), peut apporter une incontestable valeur ajoutée.

Qui prescrit ? Pour moi, c'est très majoritairement le médecin hospitalier, pour deux raisons. Premièrement, l'HAD émane de l'hôpital. Deuxièmement, c'est pendant l'hospitalisation que l'état du patient varie au jour le jour. Le médecin hospitalier est donc à même d'apprécier le moment précis où le patient peut entrer en HAD.

Cela répond aux interrogations des libéraux qui se plaignent que les patients qu'ils souhaitent faire accepter en HAD sont toujours considérés comme trop malades, ou pas assez. Il est exact qu'il est plus aisé de se déterminer à l'hôpital, lorsque l'on a le patient sous les yeux et que l'équipe dépend de l'hôpital.

Pourquoi ne prescrit-on pas assez de HAD ? De notre point de vue, c'est très clairement par manque de place. Notre HAD, par exemple, refuse du monde.

À quel prix ? Pour l'HAD de rééducation, il est clairement insuffisant. En effet, le tarif est à peu près identique entre une HAD polyvalente avec un kinésithérapeute de ville qui passe vingt minutes auprès du patient et une HAD de rééducation avec kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie, psychomotricité. C'est le gros problème de notre HAD, qui n'a pas les moyens d'apporter son expertise, alors qu'elle permet précisément au service de neurologie, par exemple, de faire sortir des patients de l'hôpital directement en ville – bien entendu, s'ils le souhaitent et si c'est possible. Les patients veulent avant tout être bien rééduqués, mais ils préfèrent suivre leur rééducation en ville, si c'est faisable.

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