Qui prescrit, qui demande ? Je voudrais revenir sur ce que vous disiez, docteur Péquignot. Si le patient est hospitalisé, ce qui est le cas le plus fréquent aujourd'hui, on ne le mettra pas en HAD sans que le médecin hospitalier en ait fait la demande, bien sûr avec l'accord du médecin traitant et du service d'HAD – le médecin coordonnateur. Cela se fait en coordination entre ces trois médecins. Reste que l'avis du médecin traitant est essentiel : mettre en place une HAD peut-être assez lourd pour la famille. Et si le patient est en ambulatoire, la HAD peut constituer une alternative à l'hospitalisation – dans la mesure, bien sûr, où la structure d'HAD existe.
Vous parliez tout à l'heure de l'hétérogénéité des structures d'HAD et de leurs missions. Ce qui nous frappe surtout, en tant que médecins généralistes, ce sont les modes de fonctionnement de ces structures. Il arrive que nous ne soyons pas informés, qu'on ne nous demande pas notre avis et qu'on ne reçoive pas de courrier. Nous sommes mis au courant par l'infirmier ou par la famille. Vous pensez bien que dans ces cas-là, l'image qu'on a de l'HAD est telle qu'on ne risque pas d'y mettre nos patients.
Enfin, vous avez parlé des systèmes d'information. Aujourd'hui, nous travaillons en exercice coordonné : ambulatoire, médecin, infirmière, équipe de soins primaires, hôpital, service d'HAD. Mais il arrive que l'on communique encore entre nous avec des dossiers papier, par post-it, par téléphone ; cela signifie qu'en dehors du dossier papier, il n'y a aucune traçabilité. Je ne suis pas sûr que les mines de sel en Sibérie évoquées par Jean-Paul Hamon soient suffisantes pour régler le problème…