Deux des abattoirs visés par les vidéos sont dans ma circonscription : celui du Vigan ne pratique pas l'abattage rituel, et avec un volume de 300 tonnes de viandes par an, ses cadences sont loin d'être infernales ; celui d'Alès traite 5 000 tonnes par an, dont à peu près 50 % en abattage rituel. Quant à l'abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, il traite 5 000 tonnes chaque année, mais sans abattage rituel. Dans ce contexte, la fermeture de l'abattoir d'Alès obligerait les éleveurs à faire abattre à Valence. Je défends le bien-être animal : à un moment ou à un autre, il faudra, comme l'a souligné le maire d'Alès, prendre une décision pour savoir s'il doit y avoir, ou pas, étourdissement en abattage rituel.
Les sacrificateurs sont habilités par les mosquées : ils ne dépendent pas de l'abattoir et n'ont aucune formation. C'est un réel problème : pour l'abattoir d'Alès, on nous a expliqué qu'un remplaçant avait été envoyé par la mosquée. Dans mon département, si l'on remonte à quinze ans en arrière, les préfets se faisaient un souci monstre lors des fêtes au cours lesquelles on abattait n'importe où et n'importe comment – dans des garages, avec le sang qui coulait dans les fossés… Le système de l'abattoir mobile dans certaines zones pourrait être une solution.
Enfin, nous importons plus d'ovins de Nouvelle-Zélande ou d'Australie que nous en exportons ; or dans le prix de détail au client, la part de l'abattage peut aller du simple ou double – de 0,30-0,50 à 1 euro le kilo selon la cadence. Pour lutter contre les importations, il est important que la commission d'enquête ait une idée du prix de l'abattage, mais personne jusqu'ici n'a été capable de nous le chiffrer ! C'est pourtant un élément déterminant.