Intervention de Jean-Pierre Kieffer

Réunion du 27 avril 2016 à 18h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Jean-Pierre Kieffer, président de l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir, OABA :

Nous n'imaginions pas des comportements d'un tel degré de gravité. Nous avons mené des centaines de visites, jamais de telles pratiques ne se sont déroulées sous nos yeux pour la simple raison que nous intervenons à visage découvert, en blouse blanche, accompagnés d'un représentant de la direction de l'abattoir, des services vétérinaires. Et même si nous décidions de faire nos visites du jour pour le lendemain, l'information que les « emmerdeurs de l'OABA » débarquent serait vite connue. Nous ne verrions pas de choses aussi scandaleuses. Il est donc certain que cette méthode a permis de révéler des dysfonctionnements dont nous n'avons jamais été témoins. Et ils ne sont certainement pas rares, d'où l'intérêt de la vidéosurveillance. Un RPA ou un vétérinaire inspecteur en blouse blanche ne pourra jamais exercer une surveillance suffisante : d'une part, il ne peut rester durant les huit heures de fonctionnement du poste d'abattage ; d'autre part, sa présence même induit un changement de comportement des opérateurs. La vidéosurveillance permettra de détecter plus sûrement des dysfonctionnements.

Le statut du RPA est défini dans le règlement de 2009. Le ministre de l'agriculture a annoncé que leur présence serait généralisée à tous les abattoirs alors qu'aujourd'hui, l'obligation de présence dépend d'un certain volume d'activité, si bien qu'une cinquante d'abattoirs n'en ont pas. Reste qu'il s'agit de salariés de l'entreprise, ce qui implique un lien de subordination. Ils sont dans une position délicate pour faire arrêter la chaîne. Nous avons donc suggéré au ministre que le RPA dispose d'un statut analogue à un délégué syndical qui lui assure une indépendance et la possibilité de consacrer spécifiquement, par délégation, des heures à la protection animale.

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