Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 28 avril 2016 à 10h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Je veux revenir sur les méthodes d'étourdissement. Les membres de l'association L214 que nous avons auditionnés nous ont dit que le CO2 était un gaz particulièrement aversif pour les animaux. Quelle est votre opinion en la matière ?

Comme vous vous interrogez beaucoup sur ces méthodes d'étourdissement, pourriez-vous envisager de faire des propositions à terme ? À l'évidence, ces méthodes posent de vrais soucis en termes de souffrance animale.

Vous avez indiqué que vous aviez la certification pour traiter les animaux élevés en agriculture biologique. On a parlé d'abattoir bio. Or cette appellation n'existe pas. Il a pu y avoir des confusions dans les appellations. De quelle façon cela fonctionne-t-il dans la pratique ?

Je demanderai que l'on puisse investiguer plus largement sur la question du retour de conscience. Vous indiquez que ce sujet fait l'objet d'imprécisions, en tout cas que l'on dit là-dessus des choses erronées. Il serait important que des spécialistes s'expriment sur ce sujet.

Je veux revenir sur ce que l'on a appelé le « pétage de plombs » d'un agent qui s'est livré à des sévices sur les animaux. Vous vous êtes certainement demandé comment ce type de comportement pouvait arriver. On peut aussi craindre qu'il ne survienne de nouveau. Et peut-être se produit-il ailleurs, ce qui est extrêmement grave. Envisagez-vous des mesures préventives, une façon de travailler avec ces agents qui permettrait que de tels événements ne puissent plus se produire ? Bien évidemment, des sanctions existent, mais ce qui me préoccupe aujourd'hui c'est la question de la prévention et du lien dans l'entreprise.

Je ne sais pas dans quelles conditions la vidéo a été réalisée. En tout cas quelqu'un a dû placer une caméra dans l'abattoir. Cela peut vouloir dire qu'il y avait dans l'entreprise des personnes qui étaient sensibilisées à ce problème et qui ont voulu témoigner de quelque chose. En tant que directeur de l'abattoir, avez-vous le sentiment que les contacts et les relations entre les personnels et la direction ne sont pas suffisants, au point que quelqu'un estime ne pas avoir d'autres solutions que d'installer une caméra pour expliquer ce qu'il s'y passe, et ainsi devenir un lanceur d'alerte ? C'est un problème qui peut se produire dans de nombreuses entreprises : quelqu'un voit quelque chose, ne sait pas comment alerter et trouve cette méthode pour le faire.

Vous avez parlé des contrôles et des contrôleurs. À l'évidence, ce qui se passe n'est pas suffisant, ou en tout cas les contrôleurs ne maîtrisent pas suffisamment un certain nombre de sujets. Cela me semble très important. Peut-être pourriez-vous préciser de quoi vous voulez parler et peut-être avez-vous des éléments assez concrets à nous apporter. Pourquoi les contrôleurs ne peuvent-ils pas ou ne savent-ils pas faire ce qu'il faut pour effectuer les contrôles ?

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