Intervention de William Dumas

Réunion du 28 avril 2016 à 10h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaWilliam Dumas :

Je connais bien l'abattoir du Vigan qui est situé dans ma circonscription. Comme l'a dit Roland Canayer qui est un ami, la Cour des comptes a trouvé anormal que la Communauté de communes paie le déficit de l'abattoir. Nous avons pu le maintenir car il est implanté sur le secteur des Causses et Cévennes classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Depuis qu'il a été repris par la Communauté de communes, certains administrateurs ont été remplacés et les choses se passant mieux.

L'abattoir du Vigan n'est pas comparable aux autres : ce sont les éleveurs eux-mêmes qui amènent leurs animaux. Ils voient comment ils sont déchargés. Et ils viennent ensuite récupérer les animaux découpés, car ils vendent tous en circuit court. Ils savent que moins l'animal est stressé, meilleure sera la viande. On parle de stress et de cadences, mais j'aimerais que tous les abattoirs de France aient les mêmes cadences qu'au Vigan… Un gros chevillard qui amenait des cochons est d'ailleurs parti à l'abattoir d'Alès car il trouvait nos prix trop élevés. Du coup, Le Vigan s'est recentré sur la qualité.

Pour avoir managé du personnel – mais pas dans un abattoir – je sais qu'il peut arriver que quelqu'un pète les plombs, à cause de problèmes familiaux par exemple. Cela arrive dans tous les métiers et partout : j'ai vu des gens agresser physiquement leurs collègues. Nous vous avons expliqué que l'agent avait commis ces actes inadmissibles sur une même journée. Il devait être dans un état second. Peut-être avait-il fumé un pétard… Je n'en sais rien. En tout cas, il riait en travaillant. Il avait une attitude anormale.

Mais il faut remettre les choses dans leur contexte : j'aimerais bien que les 263 abattoirs de France aient la même façon d'abattre les animaux qu'au Vigan. Il faut faire attention aux vidéos, il ne faut pas que cela devienne du flicage. Je suis fils de viticulteur. Quand j'étais gamin, partout dans les villages on tuait le cochon. À l'époque, il n'y avait pas d'abattoir. Je connaissais les personnes qui « ensuquaient » le cochon et qui le saignaient tout de suite après. Il bougeait encore…

Comme Fabrice Verdier, j'aimerais que vous nous expliquiez le processus. Je crois qu'il faut que le coeur de l'animal batte encore pour pratiquer la saignée. Mais je ne suis pas du métier.

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