Intervention de Max Roustan

Réunion du 28 avril 2016 à 9h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Max Roustan :

Depuis le début de l'année, 35 000 bêtes ont été abattues. Cela a donné lieu à 90 observations relatives à la protection animale, soit 0,05 % des animaux abattus ; treize rappels de corrections immédiates pour répondre à de petites observations ; une fiche demandant des travaux, qui ont été réalisés grâce à des subventions, et deux avertissements disciplinaires. J'aimerais bien avoir des hommes parfaits, mais malheureusement, je n'en connais pas beaucoup dans ce monde…

Madame, je parlais bien évidemment de terrorisme intellectuel. À la télévision, la présidente de l'association a indiqué clairement que ses membres étaient contre la consommation de la viande, et qu'ils feraient fermer les abattoirs. C'est une attitude logique, étant donné leur conviction personnelle, que je respecte pleinement, comme je l'ai dit tout à l'heure. Mais je dis aussi que des groupuscules qui déclarent 15 000 adhérents n'ont pas à imposer leur conviction aux 65 millions de Français !

Effectivement, économiquement, la question est liée. Plus on demandera de contrôles, plus on demandera de personnel, plus cela coûtera cher. Nous employons déjà trois personnes qui ne sont pas à la production, sans compter les quatre personnes de la DDPP. Autrement dit, il y a vingt-cinq personnes qui travaillent, et sept qui les regardent…

Vous devez savoir que l'abattoir étant en régie municipale, il a un conseil de surveillance, formé des éleveurs, des chevillards et des clients. Lorsque je leur propose de monter de 0,01 centime d'euro le prix du kilo de la viande abattue, ils partent tous en courant, ou en pleurant ! Mais je reconnais qu'aujourd'hui, par rapport aux viandes foraines qui nous arrivent des pays étrangers, notre niveau de coût n'est plus concurrentiel. C'est important à prendre en compte. Il y a quelques années, nous avons perdu un client qui représentait pour nous 2 000 tonnes. Il fait aujourd'hui dans la viande foraine. Je ne sais pas si la souffrance animale est observée au Brésil ou ailleurs… Je parle de cette viande qui arrive congelée, en morceaux choisis, par camions frigo, et qui est achetée à de grands abattoirs ou à des pays étrangers.

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