Intervention de Michel Etchebest

Réunion du 28 avril 2016 à 11h00
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Michel Etchebest, maire de Mauléon-Licharre :

La régie revêt une dimension économique territoriale. De nombreux fils d'agriculteur ou d'éleveur font dix ans ou quinze ans chez nous, puis repartent à la ferme une fois leurs parents arrivés à la retraite. L'abattoir constitue ainsi un maillon d'une chaîne complète de valeur ajoutée. Le caractère fiable et remarquable de l'abattoir rejaillit sur l'ensemble de la filière, que ce soit en amont avec des éleveurs satisfaits d'un outil de bon niveau, ou en aval avec nos « clients », les coopératives qui obtiennent une prestation.

Cette vidéo choquante – au demeurant bien séquencée dans le but de choquer – nous dessert au regard du discours qui est le nôtre depuis longtemps. Sans faire la leçon à quiconque, nous avons toujours essayé de faire le mieux possible avant ce tsunami médiatique qui relève, je le redis, d'une non-conformité – il n'y a pas mort d'homme, ni empoisonnement. L'ensemble de la filière – de l'élevage à l'abattage – n'a pas encore intégré, culturellement parlant, la réglementation de 2009 sur le bien-être animal, mais les choses avancent dans les esprits – avec la formation, la conscientisation. Cet événement à Mauléon fera date et nous conduira certainement à améliorer notre niveau d'excellence.

Actuellement, la législation interdit de filmer directement un salarié sur son poste de travail. Gérard Clemente a un avis, j'en ai un autre : il sera difficile à un opérateur d'officier sous vidéosurveillance permanente, car cela supposerait le zéro défaut, alors que nous sommes dans l'humain. À l'embauche à quatre heures du matin, un abatteur peut être en pleine forme, ou pas ; il peut s'être fâché avec sa femme la veille et ne pas avoir dormi jusqu'à deux heures du matin, etc…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion