Distinguons entre l'abandon et le sentiment d'abandon du milieu rural. Si le sentiment d'abandon est si fort, c'est en raison d'un mouvement de concentration dû au regroupement de petites communes en communes nouvelles – ce qui se traduit par une moindre présence des élus – mais aussi des services de l'État, et même des artisans et professions libérales, qui ont tendance à s'implanter dans des zones d'activités artisanales ou économiques. Soudain, le tissu local est plus lâche. Gardons-nous dès lors de ne pas commettre l'erreur d'oublier, en regroupant les écoles, que certains villages ne vivent plus que de ce seul service !
Le regroupement des syndicats d'eau et d'assainissement est inquiétant. Dans le Calvados, les réseaux ont tous à peu près le même âge : cinquante ou soixante ans. Or, rares sont ceux qui ont été amortis. Lorsqu'il sera nécessaire de les réhabiliter, nous ferons face à un mur, d'autant plus que l'assainissement coûte lui aussi très cher.
Enfin, les services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) sont équipés de véhicules différents selon les cas, d'où leur éloignement variable des points d'alimentation en eau. Il semble d'autre part qu'il existe des techniques permettant d'éteindre des incendies en n'utilisant que très peu d'eau, comme c'est le cas en Allemagne ; la méthode utilisée en France, qui consiste à noyer les bâtiments, est-elle vraiment la plus pertinente ?