Le ministre de l’intérieur le rappelait il y a un instant, madame la députée, l’autorité de l’État repose sur deux piliers indissociables : le respect du droit et l’esprit de responsabilité.
Le respect du droit signifie que nous ne confondons pas l’état d’urgence avec la suspension des droits fondamentaux. Manifester est un droit fondamental et je ne veux pas confondre les militants politiques, syndicaux qui s’expriment dans la rue, comme ils en ont le droit, et la minorité violente de casseurs, qui cherchent l’affrontement et mettent en cause les principes mêmes de la République. Entretenir cette confusion, c’est nier la liberté syndicale, la liberté d’exprimer un désaccord et une opposition.
Mais l’autorité de l’État, c’est aussi l’esprit de responsabilité, et la responsabilité n’est pas un principe à géométrie variable, cela vaut pour tous.
Cela vaut bien sûr pour les organisateurs des manifestations, qui doivent conserver la maîtrise d’un cortège et mettre en place un service d’ordre adapté.
Cela vaut aussi dans les expressions publiques. Je le dis une nouvelle fois clairement : je n’accepte pas, nous n’acceptons pas que l’on puisse accuser les forces de l’ordre de faire de la provocation et d’être à l’origine des violences. Policiers et gendarmes assurent depuis des mois, et particulièrement ces dernières semaines, une mission difficile. Leur engagement est sans équivalent dans un passé récent, et je veux, avec le ministre de l’intérieur et vous tous, je n’en doute pas un seul instant, leur exprimer notre reconnaissance, notre gratitude et notre confiance.