Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, présidente de la COP21, et elle sera un peu plus consensuelle…
C’est peu dire que tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique se sont réjouis de l’accord de Paris, qui sera soumis au vote tout à l’heure. Après les échecs de Copenhague et de Varsovie, Paris était certainement le rendez-vous de la dernière chance, et ce rendez-vous a été tenu et honoré.
Il est de bon ton de se flageller, mais quand la France joue un rôle décisif dans une démarche historique, on ne peut que s’en féliciter et rendre hommage à ceux qui ont été les acteurs de ce succès : le Président de la République, François Hollande, qui a proposé la candidature de Paris et s’est investi pour la réussite ; Laurent Fabius, président de la COP21 qui n’a pas ménagé sa peine ; Ségolène Royal, ministre de l’environnement, inlassable cheville ouvrière qui lui a succédé ; Laurence Tubiana, ambassadrice pour le climat ; Nicolas Hulot et beaucoup d’autres.
Le 22 avril, à New York, 175 parties ont paraphé le texte et se sont engagées concrètement à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre. La France, qui a été le moteur de cet accord, a mis en oeuvre sur son territoire les principes qu’elle exigeait des autres. La loi relative à la transition énergétique, qui a posé les bases d’une transformation radicale de nos comportements dans tous les domaines, la loi pour la reconquête de la biodiversité, qui conforte la pérennité du vivant, mais aussi la loi d’avenir pour l’agriculture, qui engage la transition agro-écologique, ont marqué un virage décisif dans notre perception de la croissance.
Signe des temps, j’ai pu apprécier la prise de position du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, dont le président a annoncé la fin des pesticides dans ce vignoble prestigieux, à déguster désormais sans arrière-pensée.
Il faut maintenant que cet accord de Paris ne soit pas qu’une bulle médiatique, aussi vite emportée par la vigueur des gaz à effet de serre. Madame la ministre, comment voyez-vous la suite, en ce qui concerne la gouvernance à long terme pour assurer le suivi et garantir la mise en oeuvre de ces engagements déterminants pour les générations futures ?