Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche ; je m’exprimerai malgré son absence. La semaine dernière, mon collègue Alain Suguenot l’a interrogée de façon détaillée sur son bilan. Que dire de sa réponse si ce n’est qu’elle a été plus qu’évasive et surtout méprisante à l’égard de la représentation nationale, et à travers elle, à l’égard des enseignants, des parents et des élèves ! Je vais réitérer la question ; comme Mme la ministre n’est pas là, je ne crains pas son courroux.
Monsieur le Premier ministre, avez-vous enfin retrouvé l’évaluation – que vous deviez rendre publique – relative à la réforme des rythmes scolaires, mise en place il y a bientôt deux ans ? Vous la devez aux enseignants, aux maires des communes contraints de la mettre en place, aux parents et surtout aux 7 millions d’écoliers. Le silence que vous observez délibérément masque en fait les effets néfastes de cette réforme sur les finances des collectivités, sur l’apprentissage des écoliers, sur la réorganisation du temps scolaire, et enfin et surtout sur l’équité entre les élèves. En effet, les offres varient réellement en fonction des territoires, et surtout en fonction des capacités contributives des parents. Si l’on ajoute à cela le dénuement dramatique dans lequel se trouvent nos lycées sur le plan pédagogique, la situation des universités, grandes oubliées de votre Gouvernement, ou bien la récente réforme du collège – totalement incohérente –, on mesure l’angoisse que la communauté éducative et les parents partagent de la maternelle au supérieur !
Vous ne faites aucune confiance aux enseignants, vous les maintenez sous une pression insupportable et vous refusez le dialogue, préférant les grands shows à la cannoise, comme celui des 2 et 3 mai derniers, dont le coût aurait facilement trouvé meilleure utilisation ! Madame la ministre, monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin faire connaître les résultats de vos décisions et de celles de vos prédécesseurs ?