Monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, je vous ai informé, il y a plusieurs semaines, de la fermeture, d’une extrême brutalité et totalement inattendue, d’un site industriel du bassin de Thiers : les quatre-vingt-cinq salariés de cette entreprise de fabrication de vannes de haute technologie, reconnus internationalement pour leur savoir-faire et la qualité de leur production, sont sacrifiés par le groupe américain Flowserve, dont le siège est à Dallas. Or cette usine conçoit, fabrique et assure la maintenance de vannes équipant des bâtiments de la marine nationale. Comment pourrait-on accepter que ces pièces soient fabriquées hors de notre territoire ?
À l’heure où nous avons tenté de débattre et de rejeter un texte facilitant les licenciements, nous avons ici l’exemple concret que les grands groupes n’ont pas besoin de cet outil supplémentaire que serait la « loi travail ». C’est au contraire d’une loi interdisant les licenciements boursiers et les suppressions d’emploi abusives que les salariés du pays ont besoin ! Les députés du Front de gauche avaient déjà déposé une telle proposition de loi en 2013… avant qu’elle ne soit rejetée.
Je souhaite aujourd’hui vous interroger plus particulièrement sur la méthode employée par ce groupe : il a délégué la mise en oeuvre de la fermeture du site à des interlocuteurs sans pouvoir de décision ; il instaure à distance un véritable chantage en voulant imposer un plan de sauvegarde de l’emploi au rabais pour financer les obligations de la loi Florange ;…