Intervention de Franck Gambelli

Réunion du 6 avril 2016 à 16h30
Mission d'information relative au paritarisme

Franck Gambelli, membre de la commission des accidents du travail et maladies professionnelles, représentant Mme Natahlie Buet, présidente de la commission :

Le concept qui a été vendu, c'est la prise en compte d'une réduction théorique de l'espérance de vie et de la réalité sociologique macroéconomique. Pour sa déclinaison dans le réel, il aurait dû y avoir, le réel étant ce qu'il est, une étape pour la réflexion.

D'une part, il y a des stratégies qu'on peut comprendre, qui consistent à faire de la pénibilité un avantage acquis ou à acquérir, aussi bien du côté de l'employeur que du salarié. D'autre part, la mise en place d'un système prédictif ne répond pas aux besoins des personnes qui sont aujourd'hui usées par la vie ou par le travail, indépendamment des facteurs et des seuils.

Il y a une autre question, tout aussi fondamentale : comment fait-on pour objectiver une ouverture des droits à partir de la réalité incroyablement mouvante qu'est le travail réel ? À la limite, pour les professions qui travaillent sur le mode stakhanoviste ou taylorien, selon les goûts, modèle années trente, où tout est standardisé, tout est facile, clair et simple. Mais aujourd'hui, le travail, ce n'est plus cela.

Vous parliez de l'ubérisation. Dans l'industrie, on n'en est pas là, mais il y a des formes de travail qui sont variables, et donc, de plus en plus difficiles à saisir. Par conséquent, l'énormité du travail technique déployé pour objectiver le dépassement des seuils est sans proportion avec l'avantage.

Cela veut dire que nous faisons de nos équipes de préventeurs, dont le job est de retirer les gens de la pénibilité, des huissiers qui établissent un constat.

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