Intervention de Ronald Schouller

Réunion du 6 avril 2016 à 16h30
Mission d'information relative au paritarisme

Ronald Schouller, vice-président de la commission des accidents du travail et maladies professionnelles, AT-MP :

Ce dispositif peut aussi favoriser le dumping social.

Imaginons que j'aie une entreprise et que je veuille piquer un salarié d'une autre entreprise, parce qu'il correspond tout à fait à mes critères. Il me suffit de le mettre en compte pénibilité. C'est ce qui risque de se passer pour certains métiers tendus. Dans le secteur des travaux publics, j'ai déjà entendu certains employeurs dire qu'ils avaient eu recours à cette pratique pour recruter des salariés chez leurs collègues.

C'est un fusil à deux coups. En outre, on ne maîtrise rien dans la pénibilité. On parle du travail de nuit etc. Aujourd'hui, il y a des cursus dans les différents métiers. J'ai travaillé dans le tabac pendant trente ans. De la SEITA, à l'époque, on est passés à Altadis, avec les Espagnols, pour finir sous la houlette des Anglais, et ce, avec trois schémas opérationnels tout à fait différents et des contraintes tout à fait différentes pour les ouvriers. On est passés d'un travail de journée à un travail en deux-huit, en trois-huit, puis en VSD. Les contraintes sont multipliées par X et on n'arrive pas, avec le compte pénibilité, à caler tout cela.

Au final, qu'est-ce que le compte pénibilité ? Des heures de formation. Pensez-vous vraiment que beaucoup de gens, surtout ceux qui travaillent dans le bâtiment, vont demander des heures de formation ? Dans ce secteur, on devrait systématiquement les faire partir plus tôt.

Aujourd'hui, tout le monde le sait, les départs négociés avec l'entreprise sont des ruptures conventionnelles, à cinquante-sept ou cinquante-huit ans. Ensuite, les gens restent deux ou trois ans au chômage jusqu'à ce qu'ils aient leurs droits ouverts à 100 % au niveau de la retraite.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion