Intervention de Caroline Brousseaud

Réunion du 11 mai 2016 à 16h30
Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français

Caroline Brousseaud, cofondatrice et présidente de l'Association en faveur de l'abattage des animaux dans la dignité, AFAAD :

Nous avons pour projet que l'abattage à la ferme fasse l'objet d'une phase de test dans un département donné. Certains camions-abattoirs, très bien conçus, offrent de bonnes garanties en matière sanitaire et de gestion des déchets. Cependant, la nécessité qu'un contrôle soit pratiqué ante mortem et post mortem par un vétérinaire des services de l'État continue de poser problème : peut-être faut-il envisager que les professionnels libéraux soient formés pour nous accompagner sur ce projet. Techniquement, il existe des caissons de saignée permettant d'étourdir et de saigner les animaux à la ferme ; la carcasse n'est pas travaillée sur place, mais transportée à l'abattoir à cette fin, ce qui nécessite qu'un abattoir se trouve à proximité de la ferme. Pour notre part, nous ne pensons pas que l'abattage à la ferme puisse être généralisé du fait des problèmes pratiques qu'il pose.

Pour ce qui est de la prise de conscience des citoyens, l'AFAAD mène des actions de sensibilisation sur les marchés, et je peux vous dire que nous assistons à une prise de conscience évidente. En tant que présidente de l'association, je reçois régulièrement des mails de personnes qui consomment bio et achètent aux petits producteurs locaux, mais déplorent le manque de transparence en ce qui concerne l'abattage et me demandent si je peux leur conseiller des abattoirs connus pour bien travailler – ce que je ne suis pas en mesure de faire, puisque nous ne disposons pas d'indicateurs du bien-être animal.

Je pense qu'il faut avoir le courage d'établir et de diffuser des comparatifs entre les abattoirs en fonction de critères relatifs à la prise en compte du bien-être animal, pour mettre fin à l'omerta qui règne actuellement dans ce secteur. Le critère de taille ne me paraît en rien déterminant : à mon avis, de petits abattoirs tenus par les éleveurs eux-mêmes peuvent effectuer un travail de grande qualité. Nous avons entrepris des démarches afin de rencontrer des abatteurs, mais les demandes que nous leur avons adressées n'ont pas encore abouti, ce qui peut s'expliquer par le fait que notre association est de création récente. En tout état de cause, nous nous intéressons en priorité aux abattoirs tenus par des éleveurs, notamment à celui de Bourgueil, en Indre-et-Loire, qui vient d'être modernisé, et à celui de Bourbon-l'Archambault, dans l'Allier.

Il est évident que plus les cadences sont élevées, plus il devient compliqué de respecter la réglementation ; de ce point de vue, l'idée consistant à déterminer des cadences normées au niveau européen me paraît intéressante.

Enfin, nous sommes favorables à l'étourdissement systématique, et insistons sur la nécessité de pratiquer un étourdissement post-jugulation sur les bovins, dont le sort nous préoccupe tout particulièrement.

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