Comme vient de l'indiquer Guillaume Larrivé, nous voterons cette prorogation de l'état d'urgence. Nous aurions préféré éviter ce nouveau débat, ce qu'aurait permis l'adoption des amendements de M. Ciotti, prévoyant une durée de prorogation couvrant les manifestations internationales.
Le constat est clair : nos forces de l'ordre sont à bout, et ce six mois après l'attaque du Bataclan. Après les actes terroristes effroyables dont notre pays a été la cible, nos forces de l'ordre avaient le soutien entier et total ainsi que la reconnaissance des Français. Nous partageons vos préoccupations et vos objectifs mais nous sommes dubitatifs sur les moyens qui nous paraissent sous-dimensionnés pour lutter contre les menaces. Aujourd'hui, les forces de l'ordre sont malmenées, épuisées et désormais prises pour cible. Les débordements et affrontements, lors des manifestations contre la loi « travail », continuent – il y a encore quelques heures à proximité de la gare Montparnasse ; le rassemblement « Nuit debout », place de la République, se poursuit, en dépit de l'état d'urgence ; la fan zone a été acceptée par la maire de Paris, Mme Hidalgo, avec votre approbation, pour l'Euro 2016.
La lassitude des forces de l'ordre est palpable : demain, elles manifesteront contre la haine « anti-flic » place de la République. Vous avez rappelé à juste titre que la menace terroriste était très élevée et imminente. Qu'allez-vous faire pour enfin soutenir vraiment nos forces de l'ordre, et ce à tous les échelons ? Quand allez-vous rétablir l'ordre en faisant cesser « Nuit debout » ? Quel signal allez-vous envoyer pour monter aux Français votre soutien total aux forces de l'ordre ?
J'entends bien vos explications sur l'impossibilité d'interdire de manière générale et absolue toute manifestation, mais n'y a-t-il pas un moyen juridique pour empêcher ces rassemblements ? Je vous pose la question. Je ne suis pas publiciste, mais n'est-ce pas là une occupation permanente illicite du domaine public, avec tous les dangers et les désagréments que cela comporte ?
L'État serait-il désarmé face à ce genre de manifestation alors que nous sommes en état de guerre, nous dit-on, et en état d'urgence ?
En ce qui concerne les fan zones, vous dites que la vigilance est redoublée, mais comment accepter de prendre le risque d'autoriser à Paris une fan zone où se rassembleront quelque 120 000 personnes ? N'aurait-il pas été plus prudent de les interdire à Paris ?