Nous sommes persuadés qu'il faut, quel que soit le temps politique, régler ce problème en mettant en place des structures qui permettent de fonctionner.
Notre problème, c'est qu'on ne sait pas suffisamment s'écouter, se mettre à niveau, et qu'on est sans arrêt bousculés par l'agenda social… Du coup, on a très peu de monde sur tous les sujets. À la CFTC, comme dans les autres organisations syndicales, on voit toujours les mêmes. Essayez de vous remémorer qui sont les négociateurs pour chacune des organisations : vous en trouverez, au mieux, trois ou quatre par organisation. Cela pose aussi le problème de la relève et celui du professionnalisme des organisations syndicales. Il faut avoir le temps de former des militants. C'est tout cela qui est en jeu.
Le syndicalisme, aujourd'hui, doit prendre plus d'ampleur. Nous nous plaignons tous d'avoir de plus en plus de mal à trouver des militants. Nous devons y réfléchir. Aujourd'hui, on est militant cinq ou six ans par conviction, puis on patine un peu pendant cinq ou six ans. Ensuite, on est militant par obligation, parce qu'on ne sait plus quoi faire d'autre ni où se recaser.
Il faut assurer des déroulements de carrière. Dans l'ANI de février 2012, comme dans la loi, il est question de la validation des acquis de l'expérience (VAE). Il faut mettre tout cela en place. Il s'agit de parcours de vie. J'ai l'impression, aujourd'hui, quand on va dans une direction, qu'on se dirige à chaque fois vers une impasse et qu'il faut faire marche arrière pour pouvoir prendre une autre direction.
Faisons en sorte qu'on puisse aller dans une direction, puis dans une autre, sans être obligés de faire marche arrière. Il faut créer des passerelles. C'est le problème dans le syndicalisme, dans les filières et dans la formation. En cas d'échec, on ne devrait pas être obligé, à chaque fois, de repartir de zéro.