C'est un fait. On pourrait s'inspirer du détachement pour exercer un mandat syndical qui existe dans la fonction publique. Pour ce qui nous concerne, il n'y a aucune indemnité. Il nous faut pourtant des équipes préparant la réflexion, et il faut donner aux négociateurs les moyens de remplir leur fonction. Nous voudrions nous spécialiser car la compétence des administrateurs est très importante pour la bonne gouvernance d'organismes tels que les caisses de sécurité sociale ou de retraite complémentaire. La dernière réforme des retraites complémentaires est un très bel exemple de ce que peut faire le paritarisme. La fusion de l'AGIRC et de l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (ARRCO) s'est accompagnée d'une harmonisation financière qui impliquait de se pencher sur les taux de mortalité, de choisir la bonne règle systémique, de calculer des simulations actuarielles… Le paritarisme de gestion demande des compétences ; je me félicite que vous le reconnaissiez, car c'est souvent passé sous silence. Le modèle de dialogue social des pays du Nord nous fait rêver, mais il y a du chemin à parcourir ! Il est fondamental pour l'avenir du paritarisme, dont l'utilité est indéniable, d'engager une réflexion sur les moyens qui doivent lui être alloués pour qu'il s'exerce dans de bonnes conditions, sur le cumul des mandats et sur la validation de l'expérience acquise par les militants dans ces fonctions. La loi dite Rebsamen a commencé de le faire mais il faut aller plus loin.