Comme vous l'avez rappelé, monsieur le président, INTERBEV a plus de trente ans. Composée de quatre organisations lors de sa création, elle compte actuellement vingt membres organisés en quatre collèges : production – bovins, veaux, ovins, équins et caprins –, mise en marché, abattagecommerce de grostransformation, et distribution.
Notre organisation, relativement simple, a été modifiée en application des nouvelles dispositions européennes sur les interprofessions, qui fixent à la fois les règles de fonctionnement et les attributions des interprofessions. Nos instances de décision comprennent une assemblée générale, une conférence des présidents, qui regroupe les vingt présidents et se réunit une fois par an, et un comité directeur, dont je suis le président, composé de treize membres et qui se réunit tous les deux mois. Dans chacune des sections d'INTERBEV – bovins, veaux, ovins, caprins, équins – sont représentées les organisations de l'interprofession. Depuis les nouvelles dispositions communautaires, c'est au niveau des sections que les accords interprofessionnels doivent être conclus afin d'être en mesure de faire la preuve de leur représentativité ; les projets d'accord sont soumis seulement pour avis au comité directeur.
Nous travaillons également dans le cadre de plusieurs commissions spécialisées parmi lesquelles une commission « communication » – le rôle de l'interprofession est d'abord de communiquer sur l'ensemble de la filière –, une commission « commerce extérieur », ce qui nous amène à travailler avec la plateforme France viande export, mise en place il y a peu, et une commission « enjeux sociétaux », créée il y a six mois et spécialisée dans les questions relatives à l'environnement, à la santé et au bien-être animal. Le bien-être animal fait partie des actions de l'interprofession depuis très longtemps, mais nous avons formalisé cette question au sein de cette commission qui a déjà énormément travaillé : nous avons des contacts très étroits avec les ONG environnementales, et avons eu le plaisir de nous voir attribuer deux labels dans le cadre de la COP21.
INTERBEV dispose de quarante collaborateurs. Son budget, de l'ordre de 32 millions d'euros par an, est composé essentiellement des contributions volontaires obligatoires payées par l'amont, c'est-à-dire le maillon industriel, et l'aval, c'est-à-dire la distribution avec les grandes et moyennes surfaces (GMS) et les bouchers.
Nous nous félicitons de la mise en place de cette commission d'enquête, car les pratiques inadmissibles observées dans les vidéos diffusées par l'association L214 ont suscité l'émoi dans la profession. Ces images choquantes, dont la véracité ne peut être contestée, portent préjudice à une filière déjà en crise : elles interpellent non seulement le consommateur, même si les effets sur la consommation ne sont pas encore mesurables, mais également les salariés de l'industrie des viandes, choqués d'être exposés à la vindicte – « C'est comme ça que vous travaillez ? » –, alors que leurs pratiques ne sont pas représentatives des actes dénoncés par ces vidéos.
Dans ce genre d'affaire, l'interprofession a toujours adopté une position constante : conformément à notre règlement intérieur, et dès lors que des infractions donnent lieu à des poursuites pénales, nous nous constituons systématiquement partie civile – quels que soient l'opérateur, le maillon de la filière, la fonction exercée au sein de l'interprofession –, et ce afin d'avoir accès au dossier de l'enquête. Nous l'avons fait lors de la crise de la viande de cheval et dans le cas d'un abattoir qui posait problème. Nous envisageons également de le faire pour ces cas de pratiques d'abattage dénoncées par l'association L214.
Pour l'interprofession, le bien-être animal a toujours été une question très importante. Dès 1999, nous avons élaboré une charte de bonnes pratiques d'élevage, dont le label est attribué aux éleveurs respectueux d'un certain nombre de règles, ainsi qu'un guide de bonnes pratiques à l'abattoir, largement diffusé aux fédérations qui le distribuent à leurs adhérents. Nous assurons une veille constante sur cette question, en particulier au travers de notre commission « enjeux sociétaux », notre volonté étant d'être toujours en capacité de répondre, mais également d'anticiper et de rester proactifs sur ces sujets.
Notre filière est souvent accusée de manquer de transparence. Pour prouver le contraire, nous avons lancé en 2014 les rencontres « Made in Viande », qui permettent au public de visiter les élevages, les marchés aux bestiaux, des centres de regroupement d'animaux, des ateliers de transformation de viande, des distributeurs ou encore des boucheries, soit plusieurs centaines de lieux représentatifs de l'ensemble de la filière, de l'élevage à la distribution en passant par la transformation. Lors de la première édition de l'opération, plusieurs milliers de personnes ont pu visiter des fermes, des ateliers d'engraissement, des abattoirs. Pour cette année, nous nous attendons à un taux de fréquentation aussi important.