Je pense à des animaux en souffrance dont les propriétaires agriculteurs ne peuvent plus s'occuper, pour des raisons de santé.
J'insiste : en abattoir, le préposé vétérinaire peut rendre compte au vétérinaire inspecteur, qui lui-même saisira l'inspecteur référent, qui saisira la direction départementale de la protection des populations, laquelle déclenchera une procédure. Il faut que les règles soient appliquées ; si elles sont complétées par le statut du lanceur d'alerte et la création d'un délit de maltraitance, je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus. Chacun prendra ses responsabilités et le problème sera réglé. Mais il faut faire vite, car nos concitoyens attendent des réponses – communiquer n'est pas simple face à des images terribles. Ces affaires ne reflètent pas les pratiques dans la filière, ni l'état d'esprit des professionnels : non seulement la maltraitance est contraire à leur éthique, mais elle a pour conséquence d'altérer la qualité de la viande en raison de l'augmentation du pH chez les animaux stressés. En attendant, nous ne croyons pas à la vidéosurveillance. Voyez ce qu'il en est avec la vidéo-sécurité : lorsqu'un problème survient la nuit, c'est toujours à ce moment-là, comme par hasard, que la caméra est tombée en panne…
Enfin, pour répondre à la question de M. Chevrollier, la réglementation ne comporte pas de mesures inutiles susceptibles d'être supprimées. Le dispositif a été adapté à l'évolution de la filière – avec le passage de 450 à 280 abattoirs en vingt ans –, mais il n'est pas bouclé aujourd'hui : il manque un maillon, comme je viens de l'expliquer, or chacun des maillons est essentiel à la réussite de l'action en matière de bien-être animal.