Ce sujet éminemment compliqué sera au coeur des débats pour les élections en 2017. Trois hypothèses sont envisageables : la première est le statu quo, autrement dit, le maintien de la dérogation sous contrôle de l'État, complétée par le décret de 2011 qui impose le contrôle par les autorités sanitaires d'une déclaration en préfecture, de la formation des sacrificateurs, et de la tenue d'un registre attestant de l'adéquation entre les commandes et les ventes. Deuxième hypothèse : l'étourdissement préalable obligatoire, autrement dit la suppression de la dérogation, ce qui aurait comme conséquence 14 % d'abattage bovins en moins et 22 % d'abattage ovins en moins. Or dans la crise actuelle, une baisse de 14 % serait dramatique, sachant que 90 % de jeunes bovins sont exportés et que 90 % de nos clients sont des pays musulmans – le marché casher est plutôt français. L'arrêt de l'abattage rituel répondrait certes à une demande, mais serait donc catastrophique pour l'économie – le parlement polonais a rétabli la dérogation après avoir interdit l'abattage rituel, car le pays avait perdu 50 % de son marché à l'export au bout de six mois. Troisième hypothèse : réfléchir avec les cultes à la possibilité d'un soulagement juste après l'égorgement, qui permettrait de résoudre le problème des quatre-vingt-dix secondes. La communauté israélite a signifié un non catégorique ; pour ce qui concerne la communauté musulmane, certains pays l'acceptent, notamment la Malaisie. Mais nos mosquées ne l'acceptent pas, et le Conseil français du culte musulman n'a pas autorité pour le leur imposer – mais certains de ses membres n'y seraient pas hostiles.
L'étiquetage a fait l'objet de nombreux débats en 2012. La Communauté européenne considère que l'étiquetage serait discriminant et n'apporterait pas une information pertinente au consommateur. Il est clair qu'un produit étiqueté « abattu non conventionnellement » ne se vendra pas ; or dans le casher, seuls les avants sont consommés Faut-il mettre tout le reste à l'équarrissage ? Nous attirons donc votre attention sur les conséquences économiques d'une telle mesure.