Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 11 mai 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente de la Commission :

Je souhaite vous faire part de certaines de mes inquiétudes. Charles de La Verpillière a rappelé l'effort de l'Union européenne pour resserrer ses liens avec les pays d'Afrique et promouvoir des actions en faveur du développement. Si ces intentions sont très louables, il faut constater que cette politique n'a pas l'ampleur nécessaire. Constatons la disproportion entre les 6 milliards que doit recevoir à terme la Turquie alors que le Fonds pour tous les États africains ne devrait avoir que 3,8 milliards de crédits. Il faudrait un effort beaucoup plus substantiel pour aider des projets concrets et pourvoyeurs d'emplois locaux.

Quant à l'accord avec la Turquie, ne faut-il pas s'inquiéter alors qu'aucun mécanisme de contrôle de l'utilisation des fonds européens n'est prévu ? Plusieurs témoignages d'organisations humanitaires rapportent que des migrants ont été maltraités et certains expulsés vers leur pays d'origine alors qu'ils y sont en danger. N'oublions pas que la Turquie a une politique très contestable vis-à-vis de ses propres minorités qui sont parfois amenées à demander une protection internationale. Enfin, la libéralisation des visas risque de se faire sans que les autorités turques n'aient répondu à toutes les exigences de sécurité demandées par l'Union européenne car toute cette négociation se déroule dans une situation de pression migratoire.

Je déplore le manque de solidarité entre les États membres alors que certains pays sont dans une situation d'urgence humanitaire. Le groupe de Visegrad ne veut faire aucun effort et s'est empressé de dire qu'il ne paierait pas les contributions prévues en cas de refus d'accueillir des réfugiés dans le cadre de la future réforme du droit d'asile, présentée récemment par la Commission. Il faut s'inquiéter de ces refus systématiques de ce groupe de pays qui s'oppose à de multiples initiatives communautaires. La situation de l'Autriche est aussi peu réjouissante. La Commission européenne a joué un rôle positif et a oeuvré pour mettre en oeuvre plus de solidarité. Le règlement dont nous discutons comporte des points positifs mais là encore, les sommes allouées sont faibles au regard des enjeux pour la gestion des frontières extérieures.

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