Intervention de Muriel Genthon

Réunion du 2 mars 2016 à 16h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Muriel Genthon, haute fonctionnaire à la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes au ministère de la culture et de la communication :

Madame la présidente, je partage votre remarque. Je vais essayer de montrer quel est le rôle de la haute fonctionnaire chargée de l'égalité et quelles difficultés elle rencontre, entre l'étendue importante de ses missions et les moyens parfois un peu insuffisants qui lui sont alloués pour les mener à bien.

La question de l'égalité est très médiatisée dans le secteur culturel. Vous avez entendu les dessinatrices de bandes dessinées manifester récemment parce que, au salon d'Angoulême, il n'y avait pas de femmes présélectionnées. Elle avait été posée peu de temps auparavant, à l'occasion du festival de Cannes. C'est donc une vraie question, qui revient régulièrement.

Les hauts fonctionnaires chargés de l'égalité ont été institués par la circulaire du 23 août 2012. Celle-ci met en place, pour une politique par essence interministérielle, un ou une haute fonctionnaire qui développe la politique en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes dans tous les départements ministériels et à tous les niveaux de l'administration. J'ai été nommée depuis un an et je suis la deuxième titulaire de ce poste. Je dois dire que pour moi qui, dans les années soixante-dix, ait été associée à tous les mouvements féministes, mener aujourd'hui un travail d'irrigation totale de l'administration pour mener le combat de l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines des politiques publiques est tout à fait passionnant.

C'est un travail passionnant, mais c'est un énorme travail : il s'applique à la fois à l'intérieur du ministère – un tout petit ministère à côté de celui de Bercy, mais un ministère où les égalités salariales sont les plus faibles – et à l'extérieur puisqu'il décline son action dans de nombreuses politiques publiques où, effectivement, on constate de nombreuses inégalités.

La plupart des hauts fonctionnaires ont été nommés à la fin de 2012. Je sais qu'au ministère de la culture, un dispositif, qui existait avant cette circulaire, permettait d'avoir une sorte de référent sur ces questions. La plupart ont été nommés par décision interne.

Certains d'entre eux ont une lettre de mission, et c'est mon cas. J'observe tout de même qu'une lettre de mission est souvent préparée par les intéressés, avant d'être validée, ce qui limite un peu l'intérêt du système. Et puis, la circulaire précise qu'il s'agit d'un fonctionnaire d'autorité ; or je me demande si j'en suis bien une… Souvent ce sont des inspecteurs ou des inspectrices, ce qui est mon cas. En outre, je suis encore et toujours inspectrice des affaires culturelles. J'exerce donc à la fois mon métier d'inspectrice et cette fonction de haute fonctionnaire. Cela est assez fréquent.

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