Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 17 mai 2016 à 18h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Je souhaite remercier le rapporteur pour cette présentation qui nous conduit à méditer cet épisode douloureux de notre histoire, alors que dans le cadre des commémorations du centenaire, nous sommes engagés dans un travail collectif de mémoire. À cet égard, nous devons prendre en compte l'ensemble des éléments ayant trait à cette période, les fusillés pour l'exemple en font partie et il convient de ne pas les oublier.

Nous devons toutefois réfléchir au rôle qui pourrait revenir au Législateur de fixer un cadre officiel à notre histoire. À plusieurs reprises, la question s'est posée tant au sein de notre commission que de l'Assemblée nationale, de savoir si nous devions écrire une « version officielle » de l'histoire. En légiférant de manière globale, collective et générale, Monsieur le rapporteur, ne risquerions-nous pas de créer un précédent supplémentaire et d'ouvrir la porte à des débats sans fin comme, malheureusement, la France en a le secret ?

Des réhabilitations individuelles légitimes et fondées paraîtraient plus sages qu'une réhabilitation collective.

Vous avez cité un ancien poilu ayant déclaré : « Jugera qui voudra, à condition qu'il soit passé par là. » Aucun d'entre nous, par définition, n'est passé par là. Celui qui, à mes yeux, serait le mieux fondé pour juger, et malheureusement je n'ai pas pu en parler avec lui, est mon grand-père Eugène Folliot, grand blessé laissé pour mort sur le champ de bataille. J'ai une pensée émue pour lui à cet instant, et il eût été singulièrement mieux placé que son petit-fils pour porter un jugement.

Je ne suis pas convaincu que la loi soit le bon vecteur d'expression d'un travail de mémoire collective. Dans l'attente du débat en séance, et tout en partageant le souhait de voir reconnu le sort des fusillés pour l'exemple, je ferai part des réserves du groupe Union des démocrates et indépendants (UDI) à l'encontre de cette proposition de loi.

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