La formation a été mise en place sous l'égide de la Direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) et de la DGAL, au terme de trois ans de discussions et d'élaboration. L'objectif, dans cette première phase qui s'adressait à une population déjà en activité, était la délivrance du certificat de compétences pour la protection des animaux (CCPA) imposé par le règlement de 2009 et axé sur les messages-clés de la protection animale dans les abattoirs. Le dispositif fonctionne, ce qui mérite d'être souligné : nous avons réussi en moins de deux ans à former plusieurs milliers d'opérateurs et à élaborer un système d'évaluation qui a fait ses preuves. Les instructions n'étaient en aucun cas d'élaborer une énième formation pratique.
L'Institut de l'élevage organise des sessions de formation pratique sur la manipulation des bovins, par exemple, sur la manipulation des bovins dans les élevages, et dans le contexte de l'abattoir depuis les années quatre-vingt-dix. D'autres organismes dispensent des formations spécifiques à l'affûtage des couteaux, et les fabricants de matériel d'étourdissement eux-mêmes sont censés apporter une formation spécifique aux équipements qu'ils fournissent.
Nous poursuivons nos travaux sur la didactique et la pédagogie à développer, et réfléchissons à des démarches nouvelles comme la formation en réalité virtuelle, déjà pratiquée dans beaucoup de domaines industriels, et qui présentent un intérêt certain en termes de risques ou de coûts. Ces pistes de recherche sont développées dans l'optique de la nouvelle session de formation qui se profilera dans trois ans et, à terme, dans la perspective plus large de la formation tout au long de la vie.
Si je considère le CCPA comme une grande réussite, son contenu didactique, pédagogique et opérationnel a été conçu à un instant donné pour des besoins donnés. Mais son contenu n'est pas voué à rester figé, étant entendu, d'une part, que des évolutions scientifiques et technologiques vont nous obliger à évoluer et, d'autre part, que cette formation initiale s'adressait à une population déjà en activité. Mais j'espère bien que dans deux ans, on pourra par exemple envisager d'élargir la formation à l'échantillonnage et aux plans de contrôle, ou encore aux anti-recul dans les bouveries – autant de techniques dont le grand public ne sait rien, mais qui présentent une grande importance sur le plan de la manipulation des animaux comme de la prévention des risques. Quoi qu'il en soit, nous misons beaucoup sur les nouvelles techniques pédagogiques pour aborder des questions qui, éthiquement, sont complexes. Mais si nous formons des opérateurs qui se ratent sur un bovin sur deux, cela ne me convient pas tellement sur le plan éthique… D'où l'idée de travailler sur l'utilisation de nouvelles technologies comme la réalité virtuelle, dont se servent déjà les médecins et les vétérinaires pour s'entraîner avant leurs premières opérations.